Successeur d’André Renaudin à la tête d’AG2R La Mondiale, Bruno Angles dresse le bilan du plan triennal 2020-2022 et commente les discussions en cours pour une intégration d’Intériale au sein du groupe de protection sociale (retrouvez l’intégralité de cet entretien dans La Tribune de l’assurance de juin).
Quel bilan faites-vous du plan triennal Impulsion 2020-2022 au moment de la crise sanitaire ?
Pendant la crise, le groupe a démontré sa solidité financière, avec un ratio de solvabilité établi à 218 % en 2021, et sa résilience en étant performant en matière de continuité de service et de solidarité envers ses assurés et ses collaborateurs. En parallèle, nous avons poursuivi notre stratégie de développement avec l’acquisition de Domitys.
La situation 2020-2022 montre que nous évoluons dans un univers durablement incertain. Nous avons successivement vécu une pandémie et une guerre. Les plans d’entreprise sont importants mais il faut cesser de penser qu’ils se réaliseront en tout point trois ans à l’avance. Il faut savoir faire preuve d’agilité. Pour exemple, nous présentons habituellement en fin d’année un scénario macroéconomique central. Cette année, au vu des nombreuses incertitudes auxquelles nous faisons face, nous en présenterons plusieurs afin d’être prêts à nous adapter à toute éventualité.
Comment expliquez-vous le tassement de vos résultats sur la retraite supplémentaire ? Quelles sont les solutions ?
La loi Pacte a conduit à la transformation d’un certain nombre de contrats existants (article 83) vers les nouveaux PER obligatoires. Si on regarde les encours de la retraite supplémentaire collective et pas simplement le flux annuel, on constate une augmentation de la part de marché du groupe en 2021. Nous avons vocation à croître sur l’ensemble du segment épargne-retraite, car nous pensons que cette activité va se développer. Nous sommes d’ores et déjà, à travers Arial CNP assurances et avec notre partenaire CNP assurances, très bien positionnés sur ce marché et nous voulons continuer sur cette voie.
Où en êtes-vous de votre rapprochement avec Intériale ?
Intériale avait envisagé de proposer à son conseil d’administration de mars d’approuver leur entrée dans la société de groupe d'assurance de protection sociale (Sgaps). Finalement, ils n’ont pas exprimé cette demande. Nos discussions se poursuivent. Pour que ce projet aboutisse, il est nécessaire de réunir deux conditions. La première est qu’Intériale se projette au sein d’AG2R La Mondiale. Je préfère qu’on ait au préalable un dialogue qui va jusqu’au bout, et si Intériale souhaite nous rejoindre en adhérant aux règles d’appartenance du groupe, nous les accueillerons avec grand plaisir. La deuxième condition se rattache aux perspectives de business plan car il est primordial que nous ayons une vision partagée.
Bercy critique les frais de gestion en assurance vie et appelle à leur baisse. Comprenez-vous ces critiques ?
Tout comme la mise en conformité, le conseil a un coût. J’entends les messages du gouvernement, qui est dans son rôle. Je pense qu’il est nécessaire de trouver le juste équilibre dans la tarification. Les assureurs font tous les efforts demandés en matière de devoir de conseil et de mise en conformité, qui ne vont pas dans le sens d’une diminution des obligations. Il faut admettre que ces efforts ont un coût qui impacte inévitablement les frais facturés aux clients.