Rencontre avec le directeur général d’Abeille assurances qui présente la transformation de la compagnie à réseau d’agents engagée depuis 2021 et son intégration au sein du groupe Aéma. Philippe-Michel Labrosse donne aussi sa vision de la réforme de l’assurance agricole où l’entreprise réalise une part significative de son activité dommages. Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro 313 daté juin 2025 de La Tribune de l’assurance.
Comment s’intègre Abeille assurances au sein d’Aéma groupe ?
Aéma groupe a été constitué début 2021 entre Aésio et Macif et a rapidement eu comme projet d’acquérir Aviva France, acquisition finalisée le 30 septembre 2021. C’est à cette date que j’ai été nommé directeur général et que nous avons fait renaître la marque Abeille assurances. Aéma groupe déploie actuellement son plan stratégique 2024-2026 baptisé « À vos marques », la stratégie s’appuyant sur le développement de marques fortes : Macif, Aésio, Abeille assurances et Ofi Invest pour la gestion d’actifs. Aéma est aujourd’hui un groupe prudentiel dans lequel les marques conservent leur identité.
Quel bilan faites-vous de la transformation d’Abeille assurances à mi-parcours de son plan stratégique ?
Abeille assurances dispose d’une largeur de distribution rare sur le marché et très complémentaire des autres canaux au sein d’Aéma groupe. Nous approchons du quatrième anniversaire de la reprise d’Aviva France, et Abeille assurances s’est déjà beaucoup transformée au cours de cette période. Bien que le plan stratégique « Ensemble 2026 : transformons l'assurance » s’inscrive à l’horizon 2026, c’est dans une perspective plus longue que nous construisons Abeille assurances, composante essentielle d’Aéma groupe, un acteur majeur de l’économie sociale en France, fort de 11 millions d’assurés.
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Au terme de la première année de notre plan triennal, tous les objectifs ont été atteints ou dépassés, et les temps de passage sont parfaitement respectés. Nous disposons désormais des bases solides pour nous développer et faire de ce projet passionnant une grande réussite, avec l’engagement de nos équipes et la confiance de nos partenaires.
Quelle stratégie poursuivez-vous sur l’assurance agricole ?
Le marché agricole revêt une importance particulière pour Abeille assurances. Je tiens à rappeler avec fierté que nous sommes issus de l’Abeille Bourguignonne, l’assureur des propriétaires viticoles de Bourgogne créée en 1856 à Dijon. Nous sommes le 3e acteur sur le marché agricole français, et revendiquons pleinement cet ADN agricole. Cela se manifeste par la nature même de notre réseau de 966 agents généraux : 35 % d’entre eux sont implantés dans des communes de moins de 7 500 habitants.
Environ 300 de nos agents sont spécialisés dans l’agricole, un maillon essentiel de notre offre IARD. Nous gérons, pour chacune des lignes de métiers (multirisque climatique, dommages aux exploitations, engins agricoles), une centaine de millions de primes. Sans même compter l’équipement en épargne, Abeille assurances réalise plus de 400 M€ de primes annuelles avec le marché agricole. Autant qu’en assurance auto !
Quelle est votre vision de la réforme de l’assurance agricole en place depuis trois ans ?
La loi est entrée en vigueur en mars 2022. Hormis nos réserves sur le pool de réassurance – réserves d’ailleurs partagées par d’autres acteurs du marché – Abeille assurances s’est pleinement engagée dans la mise en œuvre de cette réforme. Elle vise à augmenter le taux d’assurance des agriculteurs et ses trois piliers clés – l’auto-assurance, l’assurance privée et la solidarité nationale – constituent un bon équilibre.