3 questions à Maxime Chipoy, directeur des études à l'UFC Que Choisir

Publié le 4 mars 2015 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h35

La loi Hamon répond-elle à la difficulté de résiliation des assurances affinitaires que vous dénonciez ?

Outre la qualité intrinsèque des contrats, nous dénonçons en effet l'emprisonnement des consommateurs qui ne souscrivent pas dans de bonnes conditions, car ils se rendent chez les distributeurs pour acheter un bien ou un service et non pour un contrat d'assurance. Nous sommes donc dans une logique de démarchage. En ce sens, nous avons réclamé un délai de renonciation de 14 jours, et nous avons été entendus sur le principe. Cependant, la loi Hamon est impraticable pour le consommateur à qui l'on demande de prouver que son assurance nouvellement souscrite fait doublon avec un autre contrat alors qu'il n'est pas technicien de l'assurance. Par ailleurs, la résiliation à tout moment après un an est valable uniquement pour les assurances affinitaires liées à un bien ou à un voyage. Les autres assurances liées aux services, comme celles des moyens de paiement, les assurances fuite d'eau ou facture d'électricité, n'entrent pas dans le spectre de la loi Hamon, et c'est regrettable. Le juste tarif de ces polices en comparaison à leur utilité ne pourra être fixé que si une réelle concurrence se joue sur ces marchés.

Quels sont les autres points qui pèsent sur l'image de la filière ?

Le marché des assurances affinitaires souffre avant tout d'un problème de structuration. Les rôles sont partagés entre différents intermédiaires : un distributeur qui vend le produit d'assurance sans avoir réellement de connaissance en la matière, un courtier qui gère souvent le contrat et tire au maximum les exclusions pour limiter les remboursements, et un assureur qui porte les risques en aveugle sans connaître le profil des assurés, ce qui n'est pas sans danger. La responsabilité de chacun des intermédiaires doit être définie et des contrôles réguliers mis en place. Un marché mieux structuré permettra de gagner en cohérence et évitera le jeu en solitaire de chacun des acteurs.

Le label qualité développé par la FG2A va-t-il aider à améliorer les pratiques ?

Nous nous méfions généralement des labels qui sont nombreux à voir le jour dans divers secteurs. Cependant, étant donné la mauvaise presse dont souffre ce type d'assurances, il est positif que les professionnels réfléchissent ensemble pour améliorer les pratiques de la filière.

Propos recueillis par M.T.

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