Bruxelles, comme Tracfin en France, ont pointé l'emploi de l'assurance vie comme outil de blanchiment. Ces soupçons affectent-ils votre activité ?
L'assurance vie a toujours été très surveillée par les autorités anti-blanchiment, au même titre que l'industrie bancaire ou la gestion de fonds. Elle est soumise aux mêmes obligations. Des contrats ont peut-être pu servir à blanchir de l'argent sale, mais je ne crois pas qu'elle s'y prête clairement. Comme d'autres outils financiers, celui-ci est soumis à un dispositif excessivement costaud pour lutter contre le blanchiment.
Le Luxembourg veut devenir la tête de pont des assureurs non européens pour leurs activités dans l'Union européenne. De nouveaux acteurs sont-ils attendus dans les prochains mois ?
C'est un fait : le Luxembourg est devenu le leader européen de l'assurance en libre prestation de services (LPS) depuis le début des années 1990. Les acteurs présents ici ont toujours eu l'ambition de servir d'autres pays européens, de prendre des positions sur un marché européen, pourvu qu'ils obtiennent tous les agréments et autorisations d'exercice dans les autres Etats. Des compagnies déposent régulièrement des dossiers de candidature au Commissariat aux assurances. Mais je n'ai pas d'informations sur leur nom, leur nationalité ou l'origine de leurs actionnaires.
Ne craignez-vous pas la concurrence de l'Irlande comme place financière et l'impact de Luxleaks sur l'assurance luxembourgeoise ?
La concurrence existe et heureusement ! Il faut jouer le jeu, le client choisira. L'Irlande, comme l'Autriche vis-à-vis de l'Allemagne, se révèle concurrentielle sur certains contrats. L'assurance est un marché très concurrentiel, mais aucun pays ne concurrence tous les autres sur tous les types de contrats. Quant à la communication sur l'affaire LuxLeaks, elle relève du gouvernement. L'industrie luxembourgeoise de l'assurance n'a rien à dire sur ce dossier.
Propos recueillis par V.B.