Depuis le 1er janvier 2013, l'indexation des rentes versées aux victimes d'accidents de la circulation est transférée aux assureurs. Cette indexation annuelle basée sur le coût de la vie incombait jusque-là au Fonds de garantie (FGAO), qui conserve à sa charge la revalorisation des rentes pour les accidents antérieurs au 1er janvier 2013. Un désengagement du fonds qui pèse lourd dans les comptes des assureurs, « mais qui a pour objectif d'alléger la charge du FGAO dont les recettes ne prévoyaient pas le financement de cette revalorisation des rentes », précise Jean-Yves Julien, directeur des assurances de biens et de responsabilité chez Allianz France, mais aussi président du FGAO.
Dans un premier temps, cette charge va représenter un coût supplémentaire de provision, déjà passée massivement dans les renouvellements. 3 % des primes RC, estime la FFSA, 2 % d'après le Gema. Les chiffres varieront toutefois en fonction de la stratégie d'indemnisation des assureurs, c'est-à-dire plutôt en rentes ou plutôt en capital. Tout en sachant, comme le rappelle Yann Arnaud, responsable tarification Iard chez Towers Watson, que « d'une manière générale, la proportion d'indemnisations sous forme de rentes a beaucoup augmenté ces dernières années, passant de 18 à 20 % au début des années 2000 à plus de 50 % aujourd'hui ». Mais, pour l'avenir, les calculs sont plus compliqués. Certains acteurs parlent de transfert d'un "risque systémique" ; un risque basé sur les prévisions d'inflation, extrêmement difficile à prévoir et encore plus difficile, voire impossible à réassurer. Là encore, il faudra s'attendre à ce que les coûts influent sérieusement sur les tarifs.