Plombé par l’inflation, les pénuries et les carences d’approvisionnement, le marché du deux-roues marque le pas avec une baisse de 6 % du nombre d’immatriculations en 2022.
Le ralentissement s’observe tant pour les deux-roues neufs (-7 % d’immatriculations en 2022, pour un total de 290 010 deux-roues immatriculés), que pour les motos d’occasion (-5 % à 903 798 immatriculations). C’est le constat que dresse l’Observatoire 2022 Solly Azar-AAA Data, dont les résultats ont été rendus publics ce jeudi 26 janvier. Selon les auteurs, ce fléchissement du marché est d’abord dû à l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat des ménages qui l’accompagne. La crise des chaînes d’approvisionnement et la pénurie des semi-conducteurs ont aussi leur rôle dans ce ralentissement, précise le baromètre. Sur le marché des cyclos de -50 cc, la baisse est de 7,5 % au niveau national, mais de 19 % dans les communes de plus de 200 000 habitants. Le parking payant à Paris, en place depuis septembre 2022, et l’instauration des zones à faible émissions (ZFE) ne sont pas étrangers à la baisse plus marquée du marché en zone urbaine.
Après l’envolée du parc deux-roues ces dernières années, l’écosystème (constructeurs, distributeurs mais également assureurs) doit s’adapter à la nouvelle donne. Il pourra toutefois se consoler par la forte hausse (+51,8 %) des immatriculations des motos et cyclos électriques en France avec un peu moins de 51 000 unités vendues. Un marché nourri par les particuliers (+71,1 %) et porté principalement par les scooters dont les ventes ont plus que doublé en un an pour un total, toujours faible en volume, de 9452 scooters électriques.
Pour Philippe Saby, directeur général de Solly Azar, cette montée en puissance de l’électrique va de pair avec une plus grande sinistralité : « Les profils novices des conducteurs d'engins électrifiés sont susceptibles d’engendrer une plus forte sinistralité. Aussi, l’absence de bruit peut s’avérer contre-productif pour les usagers de la route, plus particulièrement pour les piétons. » Un constat appuyé par Christophe Michal, directeur technique du grossiste : « Nous suivons ces évolutions de marché avec attention. Cela nous permet de faire évoluer notre offre d’assurance et notre politique tarifaire en conséquence. L’assurance des deux-roues ne constitue pas un risque particulièrement bénéficiaire techniquement, nous sommes tenus d’adapter notre politique de souscription en continu pour demeurer à l’équilibre. »