Le cours de Bourse d'Euler Hermes a triplé depuis mars 2009, signe de la nette amélioration des perspectives des assureurs crédit. Mais l'effondrement de l'économie a écorné l'image de la profession.
Les défaillances dues à la crise économique de fin 2008 ont d'abord touché des pays périphériques, comme l'Espagne, avant d'atteindre certains gros marchés comme l'Allemagne et la France. La chute de la banque Lehman Brothers a marqué le point culminant de la crise, marquée par un envol des faillites (+ 15 % en 2008, + 12 % en 2009 en France). Tous les assureurs crédit ont réduit la voile, à commencer par Euler Hermes Sfac. En France, ce dernier dispose d'un excellent réseau de renseignements avec 28 délégations régionales, ce qui lui a permis de réagir très tôt, notamment sur des branches d'activité comme la pêche, l'automobile et le BTP.
Ce retour de bâton a en fait succédé à une phase de laxisme. Selon Ludovic Sénécaut, président du directoire d'Euler Hermes Sfac, « de 2002 à 2007, les garanties accordées par Euler Hermes Sfac ont augmenté de 30 % tandis que les prix avaient baissé de 20 %. Le risque n'était donc plus assez rémunéré pour faire face à une crise ». Face à un retour brutal à la discipline, les assurés ont eu le sentiment d'avoir été lâchés au plein milieu de la tempête, nécessitant l'intervention de l'Etat avec les contrats CAP (complément d'assurance crédit public). Les courtiers se sont retrouvés aussi désemparés. Le belge Crion, filiale d'Aon, a même lancé en octobre dernier "Credit Management Think Tank 2015-2020", un groupe de réflexion destiné à améliorer le fonctionnement de l'assurance crédit. Pour Jean-Louis Coppers, président de Crion, « le...