Elu récemment à la présidence de la Chambre des indépendants du patrimoine (CIP), une association professionnelle qui représente près de 1 400 cabinets de CGPI en France, cet entrepreneur de 48 ans entend bien y imprimer sa marque.
Le défi s'annonce ardu. Mais il n'est pas pour déplaire à ce quadragénaire dont la haute stature et la chevelure poivre et sel contrastent avec la juvénilité du regard. « Thierry est un vieux de la vieille, il a su développer un très bon business model qu'il va désormais tenter de transposer à plus grande échelle, quitte à faire des mécontents, car être président de la Chambre n'est pas forcément un cadeau ! », confirme l'un de ses confrères parisiens qui préfère garder l'anonymat.
Il est vrai qu'en vingt-six ans de carrière, dont plus de vingt ans passés à la tête du cabinet 3A patrimoine qu'il a fondé en 1992, ce natif de Picardie aux racines paysannes affichées a su démontrer sa ténacité. Et surtout sa capacité à défricher le terrain pour mieux le contrôler. « J'aurais dû être chirurgien, plus c'est technique, plus ça me plaît », glisse, dans un sourire, celui qui avoue sans fard n'avoir même pas le bac.
Le goût de l'indépendance
A 22 ans, c'est sur le tas qu'il se forme. Comme tant de ses pairs, il découvre la voie de l'assurance par hasard et entre comme agent à l'UAP, compagnie qu'il quitte au bout de quatre ans pour rejoindre le réseau Expert & finance à Nantes. Là, son passage est bref, mais fructueux. « J'ai définitivement compris que j'étais trop indépendant pour être salarié », remarque celui que ses collègues de l'époque désignent, gentiment moqueurs, comme "l'erreur de casting". En même temps, au contact des experts-comptables côtoyés à cette occasion, Thierry Moreau se découvre une véritable passion pour le conseil en gestion de patrimoine. « C'est un métier de créatif qui, sous réserve de s'en donner les moyens, permet vraiment d'avancer », affirme-t-il.