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Trois questions à Julien Pierre, maître de conférences en management et sociologie du sport (Université de Strasbourg), auteur de « Le sport en entreprise. Enjeux de sociétés » (éd. Economica)

Publié le 27 mai 2019 à 8h00

jc.manuceau@tribune-assurance.fr

Quel peut être l'impact de la pratique sportive sur le travail et les relations professionnelles des salariés ?

Les effets du sport en entreprise sont majoritairement positifs, que ce soit en matière d'intégration, de consolidation sociale ou de cohésion. Le sport en entreprise permet aussi de décloisonner les hiérarchies et de casser l'identité professionnelle. Enfin, il fluidifie la communication entre les salariés, qui passent de relations potentielles à des relations effectives, voire affectives. Certains effets négatifs peuvent résulter de la pratique du sport en entreprise. D'abord, il peut avoir pour conséquence de reproduire la hiérarchie au lieu de la casser. Le sport peut par ailleurs conduire à une désintégration, par exemple dans le cas de personnes mises à l'écart à cause d'un plus faible niveau sportif, même si cela arrive rarement. Le sport peut en outre laisser transparaître une facette de la personnalité d'un salarié qu'il avait jusque-là réussi à préserver. Le risque est également managérial, si un cadre supérieur très sportif en demande trop à ses salariés, en faisant par exemple de la pratique du sport une condition de réussite au travail.

Quel est le rôle des RH dans la promotion de la pratique du sport ?

Cela dépend de leur sensibilité à la cause sportive. Les RH peuvent collaborer soit avec le CE, soit avec la médecine du travail, soit avec un prestataire externe. Concernant le recrutement, l'existence d'une offre sportive interne est de plus en plus susceptible d’attirer des candidats sensibles à ce sujet. Le sport peut aussi être utilisé lors de sessions de recrutement pour évaluer le comportement et la personnalité des candidats.

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