Pensez-vous que les organes décisionnaires des grandes entreprises se soient rajeunis ces dernières années ?
Il y a incontestablement une tendance de fonds qui s’est opérée depuis plusieurs années, avec un renouvellement générationnel au sein des conseils d’administration, des profils différents et une moyenne d’âge passée de 62 à 58 ans l’année dernière. Ceci s’explique d’abord par l’application du code d’autorégulation Afep-Medef, qui limite désormais le nombre de mandats des membres d’un Comex à deux mandats exécutifs et cinq non-exécutifs. De facto, les renouvellements des mandats se sont accélérés. De plus, il y a une évolution de l’environnement économique, avec la montée en puissance du digital et donc des compétences adaptées. Enfin, il y a un facteur nouveau qui est celui de l’importance grandissante des parties prenantes dans la gouvernance. C’est une vraie révolution dans la mesure où les conseils d’administration respectent désormais la volonté des actionnaires. La soft law Afep-Medef permet ainsi aux entreprises d’être beaucoup plus efficaces, avec davantage
de contrôle.
La place des femmes évolue-t-elle au même rythme ?
Il y a d’abord la loi Coppé-Zimmerman, qui prévoit 40 % de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises françaises à la date butoir de 2017. Nous y sommes presque dans le SBF 120. Cette loi a permis un vrai renouvellement et l’apport de compétences différentes, les femmes étant souvent dans des postes exécutifs. Cependant, il reste toujours une situation préoccupante au sein des comex où ces dernières ne sont représentées qu’à hauteur de 8 %, ce qui pose un réel problème de diversité.
Quid des nouveaux profils dans la gouvernance des entreprises ?
Aujourd’hui...