Collaborateurs autonomes ou paresse managériale ?
FORMATEUR
La littérature et les biographies d’entrepreneurs de la Net économie font l’éloge d’un management libéré et autonome. D’Elon Musk à Jean-Baptiste Rudelle, de Vineet Nayar à Tony Hsieh, sans oublier Isaac Getz dans son célèbre ouvrage Liberté et Cie *, tous vantent ses mérites. L’idée est en soi motivante. Abolir tout management, mettre en place des équipes autonomes et responsabilisées, adopter des horaires libres et transformer son entreprise sur la base de la confiance et de la liberté des collaborateurs séduit nombre de managers et responsables d’entreprise. Pourtant, derrière ces idées, parfois un peu utopiques, se cache une réalité plus brutale. Des pilotages par projets coercitifs, des horaires à rallonge, des rémunérations basses compensées par un environnement de travail ludique et attractif, des niveaux de performance très élevés et des missions souvent répétitives ne permettant justement aucune liberté.
Il ne s’agit pas de rejeter ces nouvelles organisations, loin de là, mais de s’en inspirer car l’évolution de nos managements d’entreprise est inéluctable et positive. Ce passage vers une autonomie et une responsabilisation des individus doit pourtant respecter des étapes incontournables et des paliers d’évolution permettant cette réussite. Libérer son management et son entreprise ne doit pas être dans ce sens une forme de « paresse managériale » qui permettrait justement de se libérer soi-même de toute contrainte laissant au collaborateur le soin de s’organiser. Car...