Le parcours professionnel de la présidente de la sommitale du groupe AG2R La Mondiale est pour le moins atypique. Rencontre avec une femme de 42 ans qui ne se laisse pas rebuter par les obstacles.
Mon portrait ? Pourquoi pas ? Mais je vous préviens, il va détonner », annonce d'entrée Edwina Lamoureux, présidente de la sommitale du groupe AG2R La Mondiale. Les études ? Si peu ! Après deux redoublements, elle finit par obtenir son bac en 1992. Série G, spécialité secrétariat : « L'école, ce n'était pas pour moi, et en plus, je n'aimais pas les maths », se rappelle-t-elle avec le sourire. Mais le bac, elle le voulait, pour pouvoir devenir éducatrice spécialisée, la voie à laquelle elle aspire depuis l'adolescence. Tout en faisant des remplacements dans des foyers pour adultes handicapés, elle prépare le concours. Elle le rate une fois, deux fois, réussit à la troisième tentative. Elle va pouvoir devenir éducatrice spécialisée, comme son père. Lui se consacre aux enfants, elle veut travailler dans le handicap. Mais l'administration égare son dossier, tout traîne en longueur...
Signe du destin
Edwina Lamoureux y voit un signe du destin. Elle abandonne et cherche un boulot stable. D'abord hôtesse de caisse chez Auchan, elle devient deux ans plus tard vendeuse dans une boulangerie bio. Elle contacte alors la CFDT afin d'être mandatée pour la mise en place des 35 heures dans son entreprise. Rapidement, le responsable local de la Fédération générale agroalimentaire (FGA)-CFDT repère la jeune femme, déterminée, et lui propose un poste de chargé de mission pour développer le syndicalisme dans sa région. Détachée par son employeur deux jours et demi par semaine, Edwina Lamoureux enfourche son vélo et fait du porte-à-porte dans les entreprises bordelaises de la branche alimentaire.