« Dans l’assurance, trois déterminants apparaissent au cœur de la transformation digitale. La personnalisation et la réactivité de la réponse au client, le dépassement de l’offre de produits par des services, et enfin l’inflation réglementaire, qui produisent ensemble une réaction en chaîne sur les activités et les compétences. Les outils numériques, quant à eux, ne sont que les auxiliaires de cette transformation et y jouent des rôles multiples », précise l’enquête de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (OEMA) sur l'impact du digital sur le secteur, publiée en décembre dernier.

Cette étude est la synthèse de 17 ateliers auxquels ont participé 120 professionnels du secteur, dont il ressort en premier lieu, selon Norbert Girard, le secrétaire général de l’OEMA, que les mutations induites dans le secteur doivent être mises en perspective avec celles de notre société : « Il y a des éléments transversaux et complémentaires pour fixer le sens général, au-delà de l’assurance, de cette révolution digitale et numérique. C’est notamment l’émergence d’une économie de la connaissance. Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il s’agit d’une révolution. Le débat porte sur le fait de savoir si nous sommes toujours dans le continuum d’une troisième (voire quatrième) révolution industrielle ou si c’est quelque chose de radicalement nouveau. Je crois personnellement que c’est la fin de l’ère industrielle et l’avènement de l’ère " servicielle ". »

Rapport de force inversé

Cette nouvelle ère induit tant un basculement de modèle économique que managérial. « Nous sommes partis de cette idée d'un renversement du rapport de force entre l'offre et la demande dans nos analyses. »