Aurélie Boutet est responsable du pôle développement RH et RSE de l’Association nationale des employeurs de la mutualité (Anem). Celle-ci a développé une offre de services dans le champ des ressources humaines et du développement des compétences, afin de répondre à l’importance et à l’évolution des besoins. De son côté, l’Observatoire de l'emploi et des métiers en mutualité (OEMM) a publié, en février dernier, la première partie d’une vaste étude sur les métiers de la branche à l’horizon 2032. Elle met en évidence l’impact de l’intelligence artificielle (IA), des évolutions réglementaires et des transformations dans le champ de la relation client.
Comment l’Anem soutient-elle les employeurs du secteur mutualiste pour trouver les compétences dont ils ont besoin ?
Notre vocation première en tant qu’organisation d’employeurs est la négociation de la convention collective et des accords de branche du secteur. Mais en plus de cette mission initiale, nous proposons à nos organismes adhérents une offre de services complète sur les questions juridiques et sur les sujets ayant trait aux politiques RH, comme le développement des compétences, la diversité, l’inclusion, etc. Nous gérons également un Observatoire paritaire des métiers et de l’emploi en mutualité qui réalise des études prospectives pour identifier les facteurs de transformation à l’œuvre et leur impact sur le secteur et le rapport au travail en général.
Quelles sont les études récentes que vous avez menées ?
Depuis 2024, nous conduisons une grande étude prospective sur l’ensemble des activités des mutuelles, unions et groupes mutualistes : l’ensemble du champ de l'assurance, bien sûr, mais aussi les activités sanitaires et médico-sociales. Le périmètre très large de cette étude est une première en vingt-cinq ans d’existence de la branche mutualité ! Les travaux sont en cours et se poursuivront jusqu’en 2026. La première phase a permis d’établir un diagnostic commun qui apporte déjà des résultats significatifs. On y retrouve bien sûr l’impact des exigences accrues en matière réglementaire et prudentielle, l’intensification de la concurrence, la bascule de l’individuel vers le collectif. On observe aussi que, à l’horizon 2032, l’IA va fortement impacter les activités mutualistes en renforçant considérablement les processus d’automatisation et en repositionnant les salariés sur des missions à haute valeur ajoutée, centrées sur des compétences sociales, relationnelles et créatives.