Dans un contexte contraint et incertain, les assureurs recomposent leur organisation. Transformation des métiers et tensions sur les salaires des profils experts se poursuivent.
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Réglementations de tous ordres, tassement durable des produits financiers, commoditisation des produits, entrée disruptive de start-up, jamais les assureurs n’ont vu leurs marges de manœuvre aussi contraintes que ces dernières années ! Le secteur de l’assurance se situe véritablement au carrefour de profondes mutations technologiques, économiques, sociétales, réglementaires... La montée en puissance de la connectivité digitale et l’émergence de l’économie collaborative modifient aussi son environnement.
Avec le numérique, les assureurs investissent de nouveaux espaces. « C’est en 2014 que le thème du numérique et des outils digitaux s’est imposé dans le débat, précise Michel Paillet, chargé de mission à l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (OEMA). En 2015, les acteurs se sont tous mobilisés sur cette thématique et ont pris conscience de l’ampleur des enjeux et des risques. Maintenant, le digital est inscrit dans le paysage et chacun cherche à s’organiser, à construire l’avenir autour de cette dimension. » C’est devenu la priorité RH des sociétés.
Baptiste Lambert, manager chez Robert Half Financial Services, se montre plus réservé. « Les degrés d’avancement dans la transformation numérique diffèrent encore de façon significative selon les acteurs. Les grands groupes ont démarré parmi les premiers mais beaucoup de PME ne sont pas encore dotées des expertises spécifiques. » Le secteur ne cache pas ses ambitions : avec son accord collectif, la profession vise...