Avec de plus en plus de « quadras » aux commandes, le secteur de l’assurance connaît un profond renouvellement générationnel. Entre jeunes loups élevés au digital et montée en puissance des femmes aux postes clés, les « vieux de la vieille » n’ont d’autres choix que de battre en retraite.
Chef de rubrique
Parmi les clichés du secteur de l’assurance, celui des « éléphants », des « historiques », des « figures », des « indéboulonnables » qui règnent sans partage sur cette industrie, est en passe de s’éteindre. Au même titre que le secteur financier dans son ensemble, le marché assurantiel a longtemps renvoyé l’image d’une industrie vieillotte, poussiéreuse, dirigée uniquement par des hommes aux âges canoniques qui laissaient aux collaborateurs ambitieux autant de chance d’être calife à la place du calife que n’a le prince Charles d’accéder un jour au trône britannique…
Mais ça, c’était avant ! Avant que les codes de la gouvernance des entreprises ne soient profondément modifiés, et que l’efficacité opérationnelle ou commerciale ne prime sur les us et coutumes de l’accession aux postes clés des institutions financières hexagonales. Car depuis dix ans, la mise en place de plans stratégiques, le renforcement des contrôles et de l’information ainsi que la prégnance des actionnaires, au sein des compagnies cotées, ont largement contribué au resserrage des boulons. « Il y a quinze ans, ça ne posait de problème à personne qu’un patron place des membres de sa famille ou des amis aux postes clés de la boîte. Aujourd’hui, si le fiston n’est pas compétent, il ne passe même pas le seuil d’entrée », ironise l’ex-DRH d’une grande compagnie. « De nos jours, la jeune garde est beaucoup plus prisée par les conseils d’administration pour une bonne et simple raison : paraître moderne, aller plus...