Le secteur de l'assurance a poursuivi l’implémentation du prélèvement à la source malgré les tergiversations au sommet de l'Etat. Initié dès janvier dernier, le chantier a donné lieu cet automne à des simulations du futur net à payer des salariés, défalqué des impôts.
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Ce n’est pas « la mère des réformes ». Mais, toutes proportions gardées, Emmanuel Macron ne pouvait reporter une fois de plus la mise en place du prélèvement à la source, sous peine de perdre la face. Cette réforme, voulue et engagée par son prédécesseur, estimée à 195 M€ – le double en cas de sursis à exécution – s'inscrit dans le cadre plus vaste de la rationalisation de la dépense et des emplois publics. Pour les quelque 146 800 salariés d'un secteur de l’assurance animé par 741 compagnies, mutuelles, IP, français ou étrangers, selon les décomptes de la FFA et de l'APCR (à fin 2017), l'enjeu était de taille. D'abord parce qu'elle fait de chaque employeur « un collecteur d'impôt » selon un ancien dirigeant de la filiale française d'un assureur. Ensuite, pour reprendre le mot de Nathalie Manigne, la directrice des ressources humaines d'Aon France, cet épisode donne « le sentiment d'être les dépositaires d'un grand changement culturel ». Quand ce même dirigeant s'étonnait « que ce sujet fasse autant de vagues dans l’assurance car la culture patrimoniale y est tout de même plus élevée qu'ailleurs ».
Quelques suées
« Nous avons été surpris par les questionnements sur le sujet début septembre », souligne la DRH d'Aon. Tout juste si au sein du cabinet comptable Sadec-Akelys, Laurent Weiss évoque « quelques suées » au plus fort des atermoiements gouvernementaux. Chez le courtier comme chez Macif, les travaux ont été lancés dès le début de 2018 alors que les signaux émis par Bercy devenaient «...