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Entretien avec Baptiste Lambert, associé fondateur d’Aptic

« La pénurie de compétences se généralise »

Publié le 10 octobre 2022 à 8h30

Florent Bardet    Temps de lecture 6 minutes

Tour d'horizon des nombreux sujets RH de l'assurance avec Baptiste Lambert, associé fondateur d’Aptic, partenaire de La Tribune de l’assurance pour le dossier métiers & salaires.

Propos recueillis par Florent Bardet

Quelles sont les tendances du recrutement ?

2021 et 2022 ont confirmé une tendance structurelle qui se profilait déjà avant la crise. Tout le monde était surpris que 2020 se soit bien passé, 2021 a été également très dynamique sur le marché de l’emploi et cette tendance se confirme, voire se renforce en 2022. Là où certains événements exogènes comme la guerre en Ukraine auraient pu avoir un impact sur le marché de l’emploi, ce n’est pas le cas. Nous avons commencé très fort l’année, l’emploi est un indicateur avancé de la situation économique, tout le monde prédit une récession mais cela ne se voit pas sur l’ensemble du marché et encore plus dans le secteur de l’assurance.

En dépit des incertitudes économiques, les assureurs ont-ils maintenu leurs recrutements ?

La plupart des acteurs de l’assurance n’ont pas arrêté de recruter avec à l'esprit les erreurs faites en 2008 où tous les projets de recrutement avaient été gelés et cela avait pesé sur la reprise. S’ils embauchent, c’est qu’ils ont des postes vacants qu’ils n’arrivent pas à pourvoir et c’est le cas dans toutes les familles de métiers, qu’il s’agisse de fonctions techniques traditionnellement en pénurie comme dans l’actuariat ou sur des professions régaliennes ou métiers dans les directions financières ou liées à la gestion des risques. Ce qui est nouveau, c’est la généralisation de la pénurie de compétences.

Au-delà de la reprise post-covid, quels sont les autres facteurs explicatifs ?

Il y a un phénomène connexe qui explique en partie cette tension, c’est la rotation plus forte au sein des équipes. Dans les générations antérieures, on recrutait pour des périodes longues, aujourd’hui à peu près 50 % des effectifs sont composés de générations Y et Z avec un niveau de turn-over sur les postes et entreprises qui n’a jamais existé auparavant.

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