Du contrat responsable au contrat raisonnable ? Contrainte par le 100 % santé et les transferts de charges, l’assurance santé individuelle devrait une nouvelle fois augmenter ses tarifs de 7 à 10 % en 2025 après des hausses du même ordre pour 2024. Un engrenage forcené qui atteint ses limites. Dans un contexte où beaucoup d’assurés ont de plus en plus de mal à suivre la flambée des tarifs, assureurs et distributeurs n’hésitent plus à sortir des sentiers battus du contrat responsable pour proposer des offres à plus bas coût, en dépit d’une fiscalité plus élevée. La tendance prend corps sans toutefois répondre au nécessaire enjeu d’une refonte à long terme de l’articulation du système entre l’Assurance maladie et les assureurs complémentaires.
Longtemps réservées aux surcomplémentaires haut de gamme, les garanties non-responsables font leur nid dans le segment d’entrée de gamme des contrats complémentaire santé individuelle. Face à l’envolée des tarifs, de plus en plus d’assureurs et de courtiers grossistes sortent des clous du contrat responsable pour construire des offres à des prix plus accessibles. Une opération particulièrement visible sur la population des retraités avec une équation a priori contre-intuitive, puisque le non-responsable est taxé à 20,27 % au lieu de 13,27 % pour les contrats responsables…Mais la tendance qui avait doucement démarré en 2023 s’est vivement accélérée tout au long de l’année 2024. En mai dernier, une étude d’Addactis constatait que 25 % des niveaux « entrée de gamme » du marché étaient non-responsables en 2024. « L’entrée de gamme est sous tension : elle semble avoir atteint son prix d’équilibre minimal. Intégrer le 100 % santé a eu un coût élevé, particulièrement sous-estimé en entrée de gamme où le recours aux paniers 100 % est conséquent. Le 100 % santé peut coûter jusqu’à 20 % de la prime pure du panier de soins, et est majoritairement financé par les Ocam », témoignait le cabinet d’actuariat en remarquant, dans ce contexte, une « vraie proposition de nouvelles offres alternatives non responsables ».
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« Cela fait longtemps que tous les acteurs du marché pratiquent le non-responsable. Sur les collectives, c’était assez facile. Il s’agissait des régimes haut de gamme qui avaient...