Dans un paysage mutualiste en pleine reconfiguration, les mutuelles 45 réalisaient, à la veille de la généralisation des contrats collectifs, près de 70 % de leur activité santé en individuelle. Un nouveau coup porté aux mutuelles santé, déjà très impactées par Solvabilité II. Pour survivre à l’heure du changement de présidence à la FNMF, de la réforme du Code de la mutualité ou encore de l’accès aux réseaux de soins, beaucoup tentent de s'unir. À quel prix ?
Journaliste
Les dernières semaines ont été riches en rebondissements dans le monde mutualiste, en pleine effervescence depuis la généralisation, dès janvier 2016, de la couverture complémentaire santé aux salariés. Le marché des assurances collectives se reconfigure si vite que les mutuelles 45 en ont le tournis : alors qu'il représentait de 30 à 40 % de l’activité totale, contre 60 à 70 % pour la santé individuelle, ses parts pourraient s'inverser rapidement du fait du basculement de trois millions de personnes vers les collectives opéré par l’ANI. La concurrence des bancassureurs va s'ajouter à celle des institutions de prévoyance et des compagnies d'assurance qui grignotaient déjà leur portefeuille. Dans son dernier rapport de février 2016, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) a estimé que les parts de marché des mutuelles (53 % de l'ensemble des cotisations collectées) avaient chuté de 7 points, depuis 2001. Sur le marché du collectif, les trois familles d'acteurs détenaient des parts proches en 2014 : 35,4 % pour les mutuelles, 34,7 % pour les institutions de prévoyance et 29,9 % pour les assureurs. Entre 2010 et 2014, la progression a davantage joué en faveur des mutuelles (+1,7 point de part de marché) que des compagnies d'assurance (-2,3 points), les IP restant peu ou prou stables à 0,6 point.
Enjeux de pouvoir
Mais c'était avant le tsunami provoqué par l'ANI. Trois épisodes récents confortent l'idée que ce changement impulsé par les partenaires...