Déjà confrontées à une forte concentration ces dernières années, les mutuelles santé se préparent à affronter la généralisation de la complémentaire à tous les salariés. Outre la refonte de leur modèle d'affaires, le choix des partenaires s'annonce stratégique.
Depuis la signature de l'accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier, le monde de la mutualité est en émoi. Il est vrai qu'avec la généralisation de la complémentaire santé pour tous les salariés à l'horizon du 1er janvier 2016, le marché de l'assurance santé est à la veille d'un mouvement d'ampleur qui va forcément transformer le monde mutualiste, premier acteur du secteur. Alors, qui seront les grands gagnants ? Et les perdants ? Comment les mutuelles vont-elles supporter ce nouveau choc ?
Même si l'ANI est réputé devoir bénéficier au monde paritaire, la grande diversité des membres de la famille mutualiste rend le diagnostic et les projections complexes. Seule certitude, la concentration au sein des mutuelles 45 devrait se poursuivre. Alors que le nombre de mutuelles 45 (intervenant uniquement dans le domaine de la santé) est passé de 849 en 2006 à 559 en 2011, elles restent des acteurs incontournables du secteur de l'assurance complémentaire santé, et plus spécifiquement sur l'individuel, avec une part de marché de 66 %. Et, contrairement aux idées reçues, elles détiennent encore la plus forte part de marché sur le segment des collectives (36 % contre 34 % aux institutions de prévoyance et 30 % aux sociétés d'assurance).
De plus, sur les dix-sept dernières années, elles ont mieux résisté que les assureurs à la montée en puissance des institutions de prévoyance puisque leur part de marché a augmenté de 2 points. En revanche, seule l'Union Harmonie mutuelles...