Face à la flambée des coûts des complémentaires santé, de nombreuses municipalités ont développé des mutuelles communales afin d’offrir à leurs administrés des couvertures plus accessibles. Si ces initiatives ont connu un essor fulgurant depuis 2013, certaines ont souffert de fortes revalorisations tarifaires peu après leur mise en place. Les acteurs du secteur s’adaptent pour proposer des offres viables et mieux ciblées à un an des prochaines échéances électorales pour les collectivités locales.
La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. Et celui-ci ne cesse d’augmenter. Pour disposer d’une complémentaire santé, les étudiants doivent acquitter une cinquantaine d’euros chaque mois, contre 70 € pour les jeunes actifs et les travailleurs indépendants, tandis qu’un couple de retraités devra payer plus de 250 € mensuels. Il existe des différences de tarif notables concernant les mutuelles en fonction des régions. Pour payer moins cher, mieux vaut habiter la Bretagne, la Normandie, les Pays de Loire où le Grand Est où le régime spécial limite le reste à charge, plutôt qu’en Corse, en Île-de-France ou en Paca où les tarifs sont plus élevés. Si bien que près de 5 % de la population, soit près de 3 millions de personnes, renoncent à s’assurer en raison du coût élevé des cotisations. Car si les plus modestes peuvent bénéficier de la protection universelle maladie, ceux qui ont des revenus trop élevés pour y prétendre doivent acquitter la totalité du prix de leur mutuelle s’ils ne sont pas salariés, car dans ce cas, leur employeur doit en prendre une partie à sa charge. Le montant de cette dépense amène parfois à faire des arbitrages et à renoncer à s’assurer, et parfois même à se soigner.
Naissance d’un marché
Pour y remédier, des municipalités ont créé des mutuelles communales en négociant des tarifs avec des assureurs afin de pouvoir proposer à leurs administrés une couverture santé à moindre coût. Une première mutuelle communale a lancé le mouvement en 2013, et depuis ce marché a connu une...