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Regards croisés

Faut-il réformer les fonds en euros ?

Publié le 14 mai 2018 à 8h00

Laurence Delain

Forts d’une gestion financière efficace qui place depuis plusieurs années leurs fonds en euros dans le top du palmarès des rendements, Gilles Ulrich, président du directoire du groupe Le Conservateur et Olivier Sentis, directeur général de la Mif, livrent leur point de vue de mutualistes atypiques sur les pistes à privilégier pour consolider le modèle de l’assurance vie (retrouvez l'intégralité de notre ).

Laurence Delain
journaliste

A quoi tient la résistance des rendements que vous servez sur vos fonds en euros qui, en 2017, ont encore surperformé le marché ?

Olivier Sentis: à trois raisons convergentes. D’une part, en tant que mutualiste, nous n’avons pas d’actionnaires à rémunérer donc moins de pression sur nos marges. Par ailleurs, notre modèle de distribution sans intermédiaire, basé sur une plate-forme téléphonique, nous évite d’avoir des commissions à reverser. Enfin, nous avons notre propre salle de marché et profitons d’une équipe de gestion dédiée, animée par trois experts du secteur obligataire, en capacité de saisir les opportunités de valorisation qui se présentent et de faire tourner notre portefeuille plus rapidement que la moyenne du marché.

Gilles Ulrich: La qualité de nos performances reflète celle de nos équipes de gestion qui, dans le cadre de la culture mutualiste qui est la nôtre, ont vraiment toute la latitude pour mettre en œuvre une stratégie de diversification de long terme à la fois rentable et sécurisée comme en témoigne le niveau élevé de nos provisions pour participations aux bénéfices. Et cette efficacité ne s’explique pas comme le prétendent certains par le volume modeste de notre portefeuille qui aujourd’hui pèse plusieurs milliards d’euros d’actifs.

Comment anticipez-vous l'évolution des rendements de vos supports sécurisés dans un futur proche ?

Gilles Ulrich: Je pense que l’érosion de la rentabilité des fonds en euros va se poursuivre, de façon plus lente, avant d’atteindre un plancher à la baisse à une échéance encore difficile à estimer dans la mesure où elle dépendra du rythme de la remontée des taux obligataires, si celle-ci se confirme. Compte tenu de l’effet d’inertie propre aux portefeuilles des assureurs, je n’envisage pas une progression des taux des fonds en euros dans les toutes prochaines années.

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