Bertrand Fournier
président du Forum de l'investissement responsable (FIR)
« Il existe un certain paradoxe dans l'assurance car les assureurs, qui sont assez en pointe en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), restent pour la plupart discrets sur l'investissement socialement responsable. S'agissant de la gestion de leurs provisions et de leurs réserves, beaucoup déclarent intégrer des critères ESG, mais le fait de ne pas communiquer sur le sujet et de n'être pas complètement transparents sur leurs pratiques nuit à la bonne appréciation de leur action. Force est de constater qu'à quelques exceptions près, les assureurs n'apparaissent pas encore très impliqués dans ce mouvement. Et ceux qui le sont n'en disent souvent pas beaucoup. Pourtant, la clientèle est dans l'attente, comme l'a montré la dernière enquête Ipsos commandée par le FIR : si 6 % seulement des personnes interrogées déclarent savoir ce qu'est l'ISR, elles sont 52 % à se dire sensibles aux valeurs de l'ISR dès lors qu'on leur explique de quoi il s'agit. Mais surtout, 20 % affirment qu'elles achèteraient de tels produits si on leur en parlait. Les assureurs, tout comme les banquiers, sont donc en train de passer devant une opportunité, face à une demande latente qui n'est pas satisfaite. L'ISR ne serait-il pas, enfin, un bon moyen pour les réseaux d'assureurs de redonner de l'attrait aux unités de compte auxquelles les épargnants souscrivent de moins en moins ? »
Dorothée de Kermadec
présidente du groupe de travail gestion d'actifs responsables de l'Association française de l'assurance (AFA)
« L'assurance est en avance en matière d'engagement, comme le montre l'adoption d'une charte de...