Des portefeuilles diversifiés permettent d'optimiser l'allocation de capital sous Solvabilité II. Pour les assureurs monolines, l'appel à la réassurance permet de trouver des solutions.
vice-président, activités européennes de réassurance de Guy Carpenter
Fléchissement de la rentabilité de l'assurance vie, réforme des retraites, débat sur la dépendance, déremboursements, volatilité des actifs financiers... Les assureurs de personnes traversent une période d'incertitude et de soubresauts. C'est dans ce contexte que le marché de l'assurance vie se prépare à l'entrée en vigueur de Solvabilité II en 2013, avec de nouvelles règles en matière d'exigence de capital et une incitation marquée à la diversification des activités.
Les résultats de la dernière étude d'impact QIS5 en attestent : à l'échelle du marché, l'économie de fonds propres procurée par la diversification dépasse 15 % pour les organismes vie et atteint 22 % pour les organismes santé. Il en résulte une franche distorsion de compétitivité où, sur le même marché et pour couvrir le même risque, un assureur n'opérant que sur une branche se verra imposer un capital statutaire de plus du quart supérieur à celui exigé d'un assureur proposant un large panel de garanties.
Évolution de l'organisation
Solvabilité II induit un basculement des indicateurs traditionnels de suivi des risques vie, comme la rentabilité ou la valeur, vers des outils de pilotage de l'activité basés sur l'analyse des scénarios les plus adverses. Or, là où la rentabilité d'un produit ou la valeur d'un portefeuille peuvent être évaluées indépendamment risque par risque, entité par entité, ou pays par pays, sur un mode décentralisé, Solvabilité II impose une vision globale des risques et de leurs interactions, et met en lumière un crédit de diversification significatif.