C'est la grande question : Emmanuel Macron réussira-t-il là où, de droite comme de gauche, les deux quinquennats précédents ont échoué ? La réforme de la dépendance est une promesse forte de la campagne du président de la République et l'élan du premier des Marcheurs avait soufflé un vent d'optimisme chez ceux qui attendent depuis trop longtemps des mesures courageuses sur le délicat sujet de la perte d'autonomie. Avant lui pourtant, ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande n'auront été en mesure d'aller au bout de leurs ambitions. Véritable problème de société, casse-tête économique et sanitaire, la dépendance appartient aux serpents de mer de ces quinze dernières années.

En 2007, Nicolas Sarkozy promet pourtant qu'il y consacrera toute son énergie, lui qui voulait faire de la France « un modèle dans la prise en charge de toutes les personnes dépendantes ». L'idée forte d'un projet de loi promis dans les cinq ans est annoncée : il s'agira de la création d'un cinquième risque de la Sécurité sociale. Sous la conduite de Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé, le gouvernement veut aller vite. Sauf que dès 2008 la faillite de Lehman Brothers et l'épidémie des subprimes plongent le monde dans une crise financière sans précédent. Il faut sauver l'économie et les coûteuses réformes de la protection sociale sont reléguées à des jours meilleurs.

Recours sur succession

Deux ans plus tard, c'est (à nouveau) promis : 2010 sera l'année de la dépendance. Dans le milieu de l'assurance, ils sont en tout cas...