Réaction à l'enquête de La Tribune de l'assurance de janvier dernier, sur les complémentaires individuelles santé.
gérant de Transvers Consulting
Que pèse réellement la gratuité dans les comptes de l'assureur santé ? Trois mois gratuits d'assurance pour les mieux-disants sur une durée de vie moyenne de 5 ans, représentent in fine un manque à gagner de 5 % d'une cotisation quinquennale (3/60) et de 10 % pour une période moyenne de 30 mois (3/30). Le financement de cette libéralité doit être apprécié en fonction du poids du "gratuit" dans l'encaissement total de la catégorie, entre autres. Pour en mesurer l'impact financier, le tableau ci-contre reprend de façon simple le coût effectif sur une duration moyenne de 5 ans et de 30 mois, selon le poids des affaires bénéficiant ou non d'une gratuité à la souscription (de 10 à 50 %).
Ainsi exposé, le coût de l'avantage de 3 mois gratuits accordés au nouvel assuré semble raisonnable pour l'assureur santé qui stabilise sa production nouvelle de contrats à "mois gratuits" autour de 20 % maximum de son encaissement total dans notre modèle (pour une duration moyenne de 5 ans). En deçà du seuil de 20 %, ce n'est donc pas la mer à boire, et il n'y a pas de quoi vilipender outre mesure les marketeurs, ni fouetter un chat internaute qui surferait avec sa souris sur les comparateurs pour tenter de dénicher le meilleur rapport qualité/prix. Au-delà de ces bornes, le coût relatif de la gratuité devient prohibitif et problématique pour le ratio combiné du contrat.
Cette considération modératrice permet de penser que le niveau 0 du marketing des bradeurs, s'il existe, sera atteint lorsque le...