L'obligation faite aux complémentaires santé de communiquer, chaque année, à leurs adhérents le montant et la composition de leur frais de gestion favorisera-t-elle la transparence et la concurrence ? Rien n'est mois sûr...
Si la santé n'a pas de prix, elle a un coût, dit-on ! C'est sans doute en se référant à cet adage que la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012 entend imposer aux organismes complémentaires d'assurance maladie de communiquer à leurs adhérents le montant de leurs frais de gestion et d'acquisition. Ainsi, si la loi s'applique, le contrat santé aura non seulement un prix, mais aussi un coût ! Chiche ! Voilà une démarche dont l'objectif serait de permettre à tout assuré de savoir, in fine, pourquoi il cotise : pour ses soins, pour son intermédiaire, pour son gestionnaire et pour... l'Etat, et combien ? Et de réagir en connaissance de coût !
Cette obligation intervient dans un climat houleux entre les pouvoirs publics, leveurs invétérés de taxes de toutes sortes, et les assureurs, bons prévôts, aux prises avec le budget d'assurance baissier de leurs adhérents ; sans compter les organisations de consommateurs en mal de comparateurs qui se mettent à rabâcher fort opportunément que les contrats santé sont opaques et très chargés. De quoi enrichir les numéros spéciaux consacrés aux mutuelles santé les moins chères.
Comparaison tous azimuts
Peut-on croire sérieusement un instant qu'en donnant à l'assuré plus d'ingrédients analytiques sur le fonctionnement de son contrat, les pouvoirs publics permettront aux consommateurs de faire jouer davantage la concurrence à son profit ? Oui, en apparence. Mais transparence technique ou comptable ne rime pas forcément avec transhumance commerciale. A moins...