L'usine retraite est un projet de refonte des systèmes informatiques imaginé en 2001, lancé en 2005, et qui doit être totalement déployé en 2013, quand tous les groupes de protection sociale (GPS) utiliseront un outil unique pour la gestion de la retraite complémentaire. Cette convergence vise à réduire les coûts liés à la multiplicité des outils : en 2000, 44 entités informatiques différentes utilisaient 66 systèmes d'information en retraite complémentaire, ce qui occasionnait autant de développements à chaque changement législatif.
A grand projet, grosses dépenses : entre 2006 et 2010, le développement de la version 1 de l'usine retraite a coûté 256 M€. Mais, en parallèle, les GPS ont dépensé le double en études informatiques pour adapter leurs propres systèmes parfois obsolètes.
A projet au long cours, changement de cap : le projet initial, très décentralisé, prévoyait que développement et exploitation seraient assurés par six plates-formes de taille comparable. Mais des développements ont dérapé en termes de délais et de coûts et, en 2008, l'Agirc Arrco a repris en main le pilotage et l'intégration du projet. De plus, certains sont allés plus vite que la musique : les projets communs de Novalis Taitbout et d'Humanis ont poussé à entériner la fusion de leurs plates-formes retraite, respectivement Aramice et Alcire, en Alcara, qui regroupe de fait 40 % de toutes les cotisations retraite et qui acquiert une position centrale dans le système.