Selon Scor, « la réassurance est soutenue par des tendances favorables ». Pourtant, les conditions pour le secteur sont difficiles ces dernières années. Quelles sont ces tendances favorables ?
Tout d’abord, il faut rappeler que la réassurance est une industrie qui a prouvé sa capacité à absorber les chocs. Ainsi, aucun réassureur n’a fait faillite durant la crise financière. Aujourd’hui, les ratios de solvabilité des réassureurs affichent des niveaux bien supérieurs à ceux attendus par les régulateurs. Par ailleurs, l’univers des risques, qu’ils soient traditionnels ou émergents, ne cesse de s’étendre. Cela s’explique par la mondialisation, mais aussi par l’agglomération des richesses dans des zones à risque, ou encore par les innovations technologiques, qui engendrent de nouveaux risques. Le besoin de couvertures est en expansion à la fois dans les marchés matures, dont les états sont surendettés, et dans les marchés émergents, dans lesquels le taux de pénétration de l’assurance est encore faible. Il est prouvé que le déficit de protection, ou « protection gap », est un élément majeur de fragilité pour les états et que plus les taux de pénétration de l’assurance sont forts, plus les états sont capables de se remettre des grandes catastrophes. Tous ces facteurs constituent autant de tendances favorables pour notre industrie à moyen terme, notamment si le public et le privé arrivent à s’associer pour travailler ensemble dans la durée.
La conjoncture économique s’améliore par rapport à l’année dernière, constatez-vous une augmentation de la demande en réassurance non vie et/ou des primes de réassurance qui repartent à la hausse ?
Les cédantes font preuve d’une plus grande sophistication dans leurs achats de réassurance, poussées par les évolutions réglementaires, dont Solvabilité II, mais aussi par les exigences accrues d’optimisation du capital et de stabilité des résultats.
Ce changement en profondeur des besoins et de la demande joue en faveur des réassureurs qui sont capables d’accompagner
leurs clients. C’est le cas de Scor qui dispose d’une expérience reconnue et la partage avec ses clients.
Quelle tendance est ressortie des Rendez-vous de Septembre 2017 pour Scor ?
Assureurs, réassureurs et courtiers sont tous conscients de l’état actuel du marché avant les prochains renouvellements de janvier 2018, et du fait que les résultats de ces dernières années ont été largement supportés par la faible sinistralité en catastrophes naturelles et les développements favorables des années antérieures. Les prix de la réassurance ont été revus à la baisse chaque année depuis 2011, même si la tendance à la stabilisation s’est affirmée cette année. Les conditions des contrats ont été très largement étendues ces dernières années et pourront difficilement l’être davantage. La situation économique et financière mondiale a par ailleurs peu évolué, et les niveaux des taux d’intérêt restent très bas, même si une inflexion semble se dessiner dans les politiques monétaires des banques centrales. Avant la série de grandes catastrophes naturelles que le marché vient de subir, la pression était donc déjà forte pour restaurer une profitabilité technique suffisante pour rémunérer les capitaux dans les années de sinistralité « normale » en catastrophes naturelles. Après cette série, tous les facteurs sont réunis pour que le marché réagisse de façon durable.