Trois questions à Denis Duverne, président du conseil d’administration d’Axa et président du comité directeur du forum de développement des assurances (Insurance Development Forum)

Publié le 9 janvier 2019 à 8h00

jc.manuceau@tribune-assurance.fr

© Patrick Messina

Pourquoi Axa s’associe à l’Insurance Development Forum (IDF) ?

Les acteurs privés du secteur souhaitent contribuer à l’objectif fixé par le G20 d’assurer 400 millions de personnes dans les pays émergents touchés par les risques climatiques d’ici 2030. Axa est particulièrement sensible à ces sujets. Nous nous sommes, de fait, exprimés à plusieurs reprises et nous avons déjà pris un certain nombre d’actions comme le désinvestissement du charbon et l’investissement dans l’économie verte. Il était donc logique de nous associer à ce forum pour assurer des personnes qui, aujourd’hui, ne sont pas assurées parce que la pénétration de l‘assurance est faible dans les pays émergents alors que ce sont les plus touchés par des événements climatiques de plus en plus violents du fait du réchauffement climatique.

Pourquoi avoir accepté le titre de président du comité directeur de l’IDF ?

C’est une cause qui mérite d’être prise en main. Ma première tâche a été de recruter une secrétaire générale pendant l’été parce que nous n’avions pas d’équipe pour l’IDF. Nous avons établi un budget de 700 000 $ abondé par les quatorze membres du comité exécutif, et défini des principes de fonctionnement entre les acteurs du secteur privé et du secteur public afin d’établir une relation de confiance. Nous avons également mis en place cinq groupes de travail pour avancer sur les questions des programmes souverains et sous-souverains et des risques humanitaires ; de la micro-assurance ou l’assurance inclusive ; de la modélisation des risques, comme il y a peu d’assurance dans ces pays afin de bâtir des modèles de risques interopérables en agrégeant tous les modèles des acteurs du secteur privé ; un autre groupe s’attelle aux questions réglementaires et enfin un dernier aux investissements

en infrastructures dans ces pays.

Que gagnent les sociétés d’assurance et de réassurance à collaborer avec les Nations unies et les États sur ces questions d’inégalités d’accès à l’assurance ?

L’assurance est une condition du développement et non pas une conséquence du développement. Les Nations unies et la Banque mondiale en sont maintenant convaincues. Or, tous les États ne s’assurent pas parce qu’ils n’ont pas toujours les moyens. Nous arrivons donc à des partenariats tripartites avec une agence des Nations unies, un ou plusieurs assureurs ou réassureurs, et un État donateur ou une agence de développement qui subventionne la prime d’assurance parce que l’État ou la population n’est pas capable de payer la totalité de la prime qui permettrait de couvrir le risque. C’est un moyen d’augmenter la pénétration de l’assurance dans le monde.

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