The Human Safety Net, la fondation de Generali, a pour ambition d’aider les personnes vulnérables là où l’assureur est implanté. En France, elle a lancé deux programmes pour venir en aide aux familles défavorisées et pour aider l’insertion des réfugiés par l’entrepreneuriat.
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En octobre 2017, le groupe Generali lançait mondialement sa fondation The Human Safety Net dont la mission est de venir en aide aux personnes les plus vulnérables afin d’améliorer leur vie, celle de leur famille et de leur communauté. Si l’Allemagne et la France ont été les premiers à se lancer, le programme s’est progressivement déployé là où Generali est implanté et concerne aujourd’hui vingt pays et trois continents (Amérique du Sud, Asie, Europe). « Nous estimons qu’en tant que grand assureur international, nous avons une mission, un devoir qui est de faire en sorte que chaque personne puisse vivre dans des conditions de vie décentes. Generali considère également que chaque personne a un potentiel qui ne peut pas toujours s’exprimer comme il le devrait du fait d’une situation de pauvreté, d’exil, de maladie. La fondation The Human Safety Net se veut un levier permettant à des personnes vulnérables de libérer leur potentiel en leur « redonnant le pouvoir » de prendre leur vie en main, ce qu’on appelle l’« empowerment », explique Frédérique Maléfant, déléguée générale de The Human Safety Net France.
Chaque pays a la possibilité de développer au choix les trois programmes hébergés au sein de la fondation The Human Safety Net. Celui dédié aux familles promeut l’égalité des chances des moins de six ans qui vivent dans des milieux défavorisés, en proposant à leurs parents des lieux de rencontre, des formations et des conseils pour agir au mieux avec leurs enfants. Les actions sont déclinées au cours des six premières années des filles et garçons, pendant lesquelles les capacités d’apprentissage sont les plus importantes et s’avèrent déterminantes pour leur future évolution sociale.
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Le deuxième programme est destiné aux entrepreneurs réfugiés (reconnus comme tel et porteurs d’un projet entrepreneurial). Le dispositif les aide à créer leur propre entreprise, en levant les obstacles comme les apprentissages de la langue ou des codes culturels du pays d’accueil, et en mettant en place des programmes d’accompagnement (formation, étude de marché, mentorat, accès aux prêts…) en partenariat avec des ONG et des incubateurs.
Enfin, le dernier programme se consacre aux nouveau-nés et a pour objet de prévenir un risque méconnu et à l’origine de graves lésions du cerveau : l’asphyxie.
Generali France a choisi de s’engager sur deux des trois programmes : celui à destination des familles, développé en partenariat avec le Groupement de prévoyance maladie accident (GPMA) ; et celui à destination des entrepreneurs réfugiés avec le concours des associations Singa France (entrepreneuriat social), Wintegreat (intégration professionnelle), et La Ruche (économie sociale et solidaire). « En deux ans, nous avons accompagné 219 personnes réfugiées et participé à la création de 40 structures entrepreneuriales et associatives », se félicite Frédérique Maléfant.
Accompagner les réfugiés
Le n° 31 de la rue Lebour au cœur de Montreuil accueille depuis l’été 2019 La Ruche qui anime l’incubateur créé à l’initiative de The Human Safety Net. La déléguée générale poursuit : « C’est notre initiative la plus emblématique Nous avons choisi de travailler à Montreuil, en partenariat avec la mairie, le réseau des entreprises de Montreuil, le Medef, BNP Paribas et l’association La Ruche qui anime l’incubateur au quotidien. Ce consortium d’acteurs publics, privés et associatifs nous permet de répondre le mieux possible à tous les enjeux et aux besoins de ces entrepreneurs en devenir. Nous avons inauguré l’espace cet été et accueillons une première promotion de douze personnes depuis octobre. Une deuxième promotion a été lancée en février. »
Ainsi, à raison de deux promotions par an, l’incubateur a pour ambition d’accompagner les personnes réfugiées ou bénéficiant d’une protection internationale dans leur projet d’entrepreneuriat. « Pour nous, ça a été un défi. Nous n’avions jamais travaillé avec ce public et nous avons dû adapter nos formats en faisant davantage d’accompagnement individuel, moins de contenu collégial, adapter le langage quand la maîtrise du français n’est pas complète », indique Sina Josheni, de La Ruche, coordinateur de l’espace de Montreuil.
Le n° 31 de la rue Lebour à Montreuil accueille La Ruche depuis 2019. © MCC
Trois personnes à plein temps, deux à mi-temps et des bénévoles travaillent avec les apprentis entrepreneurs dans un local aux couleurs rouge et orange de The Human Safety Net. L’espace, modulable en fonction des besoins, est réparti en espaces de travail, de repos et de partage, il peut se transformer en salle de classe ou en espace de réunion. L’ambiance studieuse est bon enfant et les encadrants restent à disposition des jeunes entrepreneurs. Frédérique Maléfant détaille : « En plus des salariés de La Ruche, des bénévoles interviennent auprès des réfugiés pour faire de l’accompagnement administratif, du coaching, mais également de l’accompagnement à la conversation. Nous encourageons nos collaborateurs à s’engager de la sorte, à Montreuil et dans l’ensemble des programmes de la fondation. »
De fait, outre le programme sur l’accompagnement à l’entrepreneuriat des réfugiés, Generali a mis en place un système de parrainage par un agent général ou un commercial salarié pour chacun des dix lieux d’accueil de jour dans le cadre du programme famille. Ils font le lien entre l’incubateur et Generali. « En tant que grand groupe, et via nos réseaux de distribution, nous avons une force de frappe importante. Nous avons la capacité de mobiliser nos collaborateurs, nos partenaires, nos clients, d’ouvrir des portes, de mettre autour de la table des interlocuteurs différents, publics ou privés, » analyse Frédérique Maléfant et de conclure: « Nous n’avons pas pour objectif de nous substituer aux associations, mais nous pouvons leur apporter nos savoir-faire, notre réseau et notre influence pour accélérer les projets. »