L'analyse de S&P

Taux bas : le plus dur reste à venir

Publié le 5 mai 2015 à 6h00    Mis à jour le 27 septembre 2016 à 14h30

Virginie Crépy

Même si les résultats 2014 apparaissent en hausse par rapport à l'année précédente, nous pensons que la faiblesse continue des taux devrait dans les années qui viennent peser de plus en plus sur la capacité bénéficiaire du marché français de l'assurance vie.

Virginie Crépy
directrice du secteur assurances de S&P

Les taux crédités aux assurés sur les contrats d'épargne en euros en 2014 ont baissé d'environ 30 points de base par rapport à 2013 ; une baisse limitée par rapport à celle des emprunts de l'Etat français à dix ans d'environ 165 points de base sur la même période. En fait, les taux crédités à fin 2014 reflètent surtout le résultat du rendement des portefeuilles de placement des assureurs qui a, selon nous, plutôt bien résisté à 3,5% en moyenne. Il faut également noter qu'en général les assureurs ont renforcé leur provision pour participation aux excédents (PPE) en 2014. Néanmoins, et au-delà de cette année, nous pensons que les projections de taux d'intérêt extrêmement bas de nos économistes (- 60 points de base en 2016) pèseront progressivement sur les résultats des assureurs. La performance des placements en 2014, en partie soutenue par des réalisations de plus-values actions, sera selon nous probablement difficile à reproduire. Ainsi, nous observons une baisse graduelle d'environ 20 à 30 points de base du rendement des portefeuilles obligataires au cours des trois dernières années. En excluant la réalisation de plus-values et en projetant des spreads de crédits stables avec une hypothèse de taux d'intérêt qui n'augmenteront pas après 2016, la baisse du rendement des placements pourrait selon nous s'accélérer.

Côté solvabilité, l'environnement actuel de taux se traduit par une baisse des profits futurs générés par les portefeuilles des contrats ainsi que par une hausse du coût des options et des garanties, et ce, même si les taux garantis faibles du marché français contribuent à sa bonne résistance. La solvabilité ajustée des risques, selon nos critères, est en baisse par rapport à fin 2013 mais reste néanmoins dans la même catégorie d'évaluation «BBB».

Au cours des deux ou trois prochaines années, nous anticipons une rentabilité du marché globalement maintenue et des risques inhérents aux produits et aux actifs contenus. Nos notes sont également soutenues par nos attentes d'une solvabilité maintenue à des niveaux adéquats au même horizon. Sur une plus longue période, nous pensons que le potentiel des marges futures va baisser davantage et la prise de risque des assureurs pourrait augmenter. à terme, ceci pourrait peser sur notre opinion du secteur.

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