Gilles Ulrich, directeur général du groupe Le Conservateur
chef de rubrique
Le directeur général du groupe Le Conservateur revient sur la collecte record de l'année 2015 et livre ses perspectives pour 2016.
Quel bilan dressez-vous de l’année 2015 ?
L’année n’est pas encore terminée mais nous pouvons dire que le chiffre d’affaires sera en croissance. Nous avons fait une collecte record cette année, notamment en tontine. Notre pourcentage d’unités de compte (UC) est également élevé puisque nous devrions être à plus de 60 % à la fin de l’année. Sur l’encours global qui s’élève à 8 Md€, nous avons passé le cap des 50 % d’UC. En fin d’année, même si la collecte nette est négative en euros, la collecte globale est très positive et dépasse même les objectifs que nous nous étions fixés.
Quels sont vos objectifs pour l’exercice 2016 ?
En 2016, nous souhaitons poursuivre sur cette lancée en saisissant les opportunités de marché qui se présentent. Une opportunité se situe justement au niveau des taux américains dont la Fed a annoncé la remontée. C’est pourquoi nous avons lancé il y a un an notre produit « Cop taux US » qui mise sur la remontée des taux US à cinq ans. Notre positionnement est d’être contracyclique et d’entrer sur les marchés quand ils sont bas tout en proposant un capital garanti à terme.
Justement, quel bilan faites-vous de ce produit ?
C’est une belle réussite. Nous sommes satisfaits de la collecte sur ce produit qui s’élève déjà à 100 M€. Il répond à un vrai besoin de trouver des solutions d’investissements intéressantes pour une clientèle patrimoniale plutôt avertie. En effet, il y a fort à craindre que les taux servis des fonds en euros baissent encore cette année. Et même si nous avons servi un très bon taux (3,45 %) en 2014 par rapport à la moyenne du marché, nous serons légèrement en baisse cette année.
Avez-vous d’autres produits en préparation ?
Oui, nous allons lancer d’ici la fin de l’année un produit baptisé « Conservateur objectif retraite » qui va coupler tontine et Perp. La tontine permettra une sortie en capital et ouvrira droit à une réduction à l’impôt sur la fortune. Le Perp offrira une sortie en rente viagère et une réduction à l’impôt sur le revenu. Ce produit répondra ainsi à deux besoins particuliers des clients : transmettre son capital et assurer son autonomie financière après la retraite.
Comment abordez-vous l’entrée en vigueur dans quelques semaines de Solvabilité II ?
Notre état d’avancement à l’entrée en vigueur de Solvabilité II est satisfaisant. Nous avons investi beaucoup de temps et d’argent dans ce projet, près de 24 M€. Nous avons toujours considéré qu'il fallait intégrer au plus vite le nouveau dispositif dans notre pilotage et nous avons procédé à plusieurs recrutements à cette fin. En outre, nous lançons un important chantier de transformation digitale en 2016 pour lequel nous procédons à des recrutements spécifiques.
Le Conservateur a rejoint le Gema en début d’année. Pourquoi ce choix et qu’en attendez-vous ?
Notre adhésion au Gema a été motivée par la création d’un pôle mutualiste au sein de l’Association française de l'assurance (Afa). L’objectif étant qu’il n’y ait qu’une seule représentation de la profession, c’est pourquoi la Réunion des organismes d'assurance mutuelle (Roam) va intégrer ce pôle mutualiste. Nous nous sommes inscrits dans la même logique que Groupama et la MACSF. L’idée est d’avoir une place de discussion avec les entités mutualistes et nous pensons que cela va dans ce sens.