Interview de la semaine

« Stelliant va poursuivre son développement et continuer de recruter »

Publié le 9 mai 2019 à 8h00    Mis à jour le 17 juin 2019 à 10h37

Marie-Caroline Carrère

Christophe Arrebolle, président-directeur général de Stelliant

Marie-Caroline Carrère
journaliste

Christophe Arrebolle revient sur l’exercice 2018 du groupe d’expertise Stelliant. Il fait le point sur les enjeux de diversification de la société et les problématiques du secteur.

Quel est votre bilan 2018 ?

En 2018, Stelliant a réalisé 220 M€ de chiffre d’affaires en croissance régulière. A ce jour, le groupe compte 2 300 collaborateurs et est organisé en cinq métiers : trois autour de l’expertise (particulier/pro, entreprise, construction) et deux autour des services (services après sinistres et gestion déléguée).

Notre volonté est d’être un agrégateur global de services à l’assurance, en particulier dans le domaine de l’expertise. Pour ce faire, nous travaillons avec les assureurs, les courtiers mais aussi les entreprises, afin d’élargir ces offres et les compléter.

Pour rentrer un peu plus dans le détail des différents métiers, Texa, spécialisée dans l’expertise des particuliers, réalise 90 M€ de chiffre d’affaires, soit 40 % de l’activité du groupe. TGS œuvre sur le risque d’entreprise, et enregistre 25 M€ de CA avec une croissance régulière, tandis qu’Eurisk-CLE, sur l’expertise construction, réalise un chiffre d’affaires d’environ 60 M€.

Stelliant intervient également dans la solution après sinistre via ses filiales Phenix et Geop. Ces acquisitions récentes sont venues enrichir et compléter notre offre, avec un maillage national permettant d’accompagner les clients. Enfin, le cinquième métier, porté par Cellinks, est spécialisé dans la gestion déléguée de sinistres.

Le secteur de l’expertise rencontre fréquemment des problèmes de recrutement, est-ce aussi votre cas ?

Oui, tout à fait, et ce malgré la diversité de nos métiers. La formation, la préparation et le recrutement sont au cœur de nos préoccupations. Il faut répondre aux besoins de chacun des métiers en commençant par un bon ciblage. Dans ce contexte, nous avons décidé de privilégier l’avenir en nous appuyant sur la formation des jeunes et le recrutement en interne. Nous investissons fortement sur l’avenir des équipes et nous avons même créé une école interne.

Chaque métier a ses spécificités et ses problématiques : sur toute la partie expertise dommage, le manque de main-d’œuvre est essentiellement lié à la méconnaissance du secteur. Nous avons un vrai besoin de communiquer sur ce que l’on fait. C’est un problème de notoriété pure du métier.

Concernant le secteur de la construction, la pénurie est plus liée au besoin d’expertise dans le domaine : il faut avoir de l’expérience en construction, or, tous les travaux (par exemple le Grand Paris) sont déjà fortement utilisateurs de ressources.

De même, sur le risque d’entreprise, où il est nécessaire d’avoir une forte expérience dans son métier. Il y a également une problématique de temps pour former les gens. C’est donc un gros investissement dans la durée. Nous nous devons d’être attractifs, de faire connaître nos métiers, ainsi que les évolutions de carrière au sein d’un groupe en développement. Plus généralement, il y a de fortes tensions de ressources sur nos métiers, amplifiées par des tensions géographiques dans certaines zones.

Que faites-vous en termes d’innovation ?

Nous investissons environ 4 % du chiffre d’affaires dans l’innovation. C’est significatif pour un groupe comme le nôtre. Nous menons beaucoup de recherches sur des systèmes appliqués et cherchons à simplifier et robotiser les processus administratifs pour les accélérer, et ainsi, offrir de plus en plus de services aux assurés.

La difficulté est de sélectionner les recherches sur des aspects pratiques et opérationnels. Nous sommes pragmatiques, y compris sur l’aspect innovation, il faut que le résultat final ait du sens de manière concrète. L’innovation doit être pragmatique.

Quelle est votre stratégie en matière d’appels d’offres ?

Tous nos clients n’ont pas mis en place de démarche par appels d’offres. Nous avons construit une relation partenariale différente mais également structurée et pérenne avec près de 50 % de notre portefeuille.

Le sujet pour nous est d’avoir une vision dans le temps afin d’investir dans la durée. Nos métiers nécessitent que l’on investisse dans les équipes, les systèmes, les solutions à développer. Il existe une notion de temps, d’investissement et de pérennité.

Concernant notre stratégie, nous jaugeons notre capacité à répondre. Nous travaillons à adapter chacun des métiers aux besoins des marchés. C’est une question d’adaptation. Nous sommes à un moment charnière de transformation du secteur de l’expertise, mais plus largement de l’offre de service autour de la gestion de sinistre. Les prochains mois seront déterminants.

Avez-vous atteint votre taille critique ?

Nous souhaitons poursuivre notre transformation sur tous nos métiers – chacun ayant ses spécificités – tout en traitant notre propre transformation. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de consolidation de nos métiers actuels. Nous allons poursuivre les diversifications de nos activités. Pour aller plus loin, nous devons être en capacité d’investir afin de devenir le partenaire pérenne de nos clients. Nous prenons donc le temps de réfléchir à notre croissance externe pour accélérer ce développement, en consolidant nos métiers actuels et en ouvrant de nouvelles voies.

Votre activité de gestion de sinistre déléguée s’est-elle renforcée ?

Effectivement, nous sommes en forte augmentation en 2018-2019. Le fait d’avoir déposé la marque (Cellinks) et d’avoir fédéré toutes nos activités a créé une dynamique autour de la gestion déléguée de sinistre. Nous avons énormément de consultations et de mouvements sur ce marché.

Une dynamique est en train de s’installer, d’autant qu’il y a des choses intéressantes à faire sur ce marché qui n’est pas encore totalement structuré. Nous faisons de la gestion déléguée pour différents acteurs couvrant l’auto, la MRH, la construction et d’autres domaines.

Quels sont vos objectifs 2019 ?

Nous souhaitons atteindre 230 M€ de chiffre d’affaires, voire plus en fonction des opportunités qui se présenteront. Globalement, en dehors des aléas climatiques sur lesquels nous n’avons aucune maîtrise, nous allons poursuivre notre développement et continuer de recruter afin de consolider nos bases. Pour Texa, nous allons développer encore plus clairement des filières autour du vol par exemple.

Sur la partie risque d’entreprise, nous travaillons très activement autour de nouvelles activités avec le cyber, la recherche de causes, le Fine Art, et réfléchissons activement à développer de nouvelles filières. Ce domaine recèle de nombreuses opportunités.

Côté construction, nos priorités sont au recrutement de compétences complémentaires et au développement de nouvelles offres.

Enfin, sur les services après sinistres, nos objectifs sont de consolider le rapprochement (Geop/Phenix), et en particulier d’amplifier la structuration de la filière recherche de fuites. En effet, la nouvelle convention Irsi est une opportunité pour développer l’activité. Nous sommes un des quelques acteurs nationaux sur le secteur, les volumes sont importants et le besoin de l’organiser est réel. Enfin, sur la partie gestion de sinistre, nous allons poursuivre le développement de cette activité.

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