L'oeil du gérant

Solvabilité année 0 : le temps de l’optimisation

Publié le 28 février 2017 à 8h00

THIERRY BORDIER

L’orage de Solvabilité II passé, les institutionnels peuvent maintenant se concentrer sur l’optimisation de l’allocation d’actifs.

THIERRY BORDIER
directeur général délégué de CamGestion

Voilà un an que Solvabilité II est entrée en vigueur. En 2016, les assureurs, mutuelles et groupes de protection sociale, ont été très occupés par la mise en place des trois piliers de la nouvelle réglementation. D’un point de vue financier, ils ont intégré la contrainte de SCR dans la gestion de leur portefeuille, intégré leurs contraintes internes dans le pilier 2 et établi leurs premiers reportings transparisés.

Les institutionnels peuvent désormais se concentrer sur l’optimisation de l’allocation d’actifs. Cet objectif s’impose dans un contexte où ceux-ci constatent que leurs projections traduisent une baisse de leur taux de rendement comptable à moyen terme. Une situation qui va les conduire à la fois à rechercher des opportunités dans de nouvelles classes d’actifs mais également à reconsidérer certaines contraintes internes en vigueur dans leur gestion.

Avant l’introduction de Solvabilité II, l’allocation d’actifs et la gestion des risques étaient régies par les règles en vigueur dans les différents codes (liste des engagements réglementés du R332-2 du Code de l’assurance, règles de dispersion du R332-3) et par les contraintes internes définies par l’institutionnel (limites en termes de ratings, de zone géographique, de classe d’actifs, etc.). Avec Solvabilité II, le SCR s’est imposé et la plupart des contraintes internes ont été conservées dans le pilier 2.

Depuis un an, les demandes de gestion sous contrainte de SCR se sont fortement développées. Cette approche offre une plus grande souplesse en termes d’allocation, une souplesse d’autant plus nécessaire compte tenu du contexte spécifique actuel des marchés taux et actions. En parallèle, les investisseurs institutionnels ont cherché à faire évoluer les contraintes internes afin d’optimiser les portefeuilles sous contrainte de SCR.

Dans ce domaine, les sociétés de gestion ont un rôle important de conseil sur la simulation et l’optimisation des portefeuilles sous contrainte de SCR et de passif. Nous avons traité récemment des cas de ce type pour des mutuelles et des assureurs. Face à des projections en baisse des taux de rendement comptables et des réserves techniques et au besoin d’optimiser le réinvestissement des tombées annuelles, les institutionnels nous demandent de les aider à revoir leur allocation d’actifs, à reconsidérer le rôle que doivent jouer les contraintes internes dans la gestion des risques, mais également à quantifier l’impact des changements en portefeuille en termes de risques. Dans cet exercice, il y a évidemment autant de réponses que de profils d’investisseurs en matière d’allocation d’actifs, car les objectifs de taux de rendement, le profil des tombées annuelles et le choix de faire évoluer le niveau de SCR et/ou des règles internes dépend de la situation de chaque institutionnel.

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