Les résultats publiés par les réassureurs ont contribué au maintien de niveaux de solvabilité très élevés en 2015.
analyste junior pour le secteur assurance
Nombre d’entre eux ont d’ailleurs transféré ces profits à leurs actionnaires via des rachats d’actions ou des dividendes exceptionnels. Néanmoins, nous pensons que ces résultats ont été soutenus par une sinistralité catastrophique et une évolution des réserves toutes deux favorables.
Par ailleurs, bien que moindre qu’attendue, les plus grands réassureurs multinationaux ont indiqué avoir subi une baisse de tarification sur leurs différentes activités et dans toutes les zones géographiques lors des renouvellements 2016. Cette détérioration continuelle affecte les résultats et n’est qu’un facteur supplémentaire pouvant fragiliser leur qualité de crédit. Parmi ces éléments, la baisse récente de la demande des cédantes semble se stabiliser cette année mais sans reprise attendue prochainement ; ainsi, les opportunités de croissances organiques sont peu nombreuses, et les rares fenêtres de rentabilité se referment rapidement compte tenu de la concurrence. Par ailleurs, les grands réassureurs semblent avoir largement résisté à la demande de termes et conditions plus souples de la part des assureurs primaires.
En effet, une souscription relativement disciplinée a aidé le secteur à faire face aux pressions des cédantes qui se traduisaient par des demandes de couvertures élargies à prix équivalent ou moindre. Actions que nous avons pris en compte lorsque nous avons revu la perspective du secteur de négatif à stable en septembre 2015.
Les afflux d’obligations catastrophes et autres titres de réassurance alternatifs (Insurance-Linked Securitization) ont ralenti en 2015, non pas par manque d’appétit des investisseurs, mais à cause du faible niveau des prix sur le marché de la réassurance traditionnelle, lequel peut rendre cette dernière plus économique dans certaines zones géographiques. Il est cependant notable que l’encours total de ces titres alternatifs a atteint un nouveau record à fin 2015, aux alentours de 70 Md$, ce qui continue d’affecter la tarification sur les lignes catastrophes.
En dépit de ces difficultés, nous pensons que la solidité du bilan des réassureurs et leur très bonne gestion des risques vont permettre de maintenir leur qualité de crédit alors même que des conditions de marché défavorables persistent.