Questions à Anne André, directrice générale déléguée, en charge de la collective France chez Henner

Publié le 5 novembre 2018 à 8h00

jc.manuceau@tribune-assurance.fr

Quel est votre avis sur le panier « 100 % santé » que le gouvernement envisage de mettre en place ?

Sur un sujet qui mobilise fortement les Français, le gouvernement tourne les mots de manière à faire croire que c’est l’Assurance maladie qui augmentera sa prise en charge alors qu’il n’en est rien. Il est fait appel une nouvelle fois aux complémentaires santé pour ces dépenses. à propos de l’optique, ne serait-il pas plus simple d’encadrer directement les tarifs des opticiens plutôt que de contraindre les complémentaires santé à appliquer des normes ? En outre, les réseaux de soins des complémentaires santé ont prouvé leur efficacité dans ces trois registres.

Quelle autre piste pour faire baisser le reste à charge ?

En lieu et place du « panier 100 % santé », j’aurais souhaité que le gouvernement tire des leçons de la révision du contrat responsable, en vigueur depuis 2016. La loi a obligé les complémentaires à diminuer la prise en charge des dépassements d’honoraires parce qu’elle était supposée faire baisser le niveau des dépassements chez les médecins ayant signé l’Optam ou l’Optam-Co. Or, du fait du faible nombre de praticiens signataires, ce sont les assurés qui sont pénalisés. La révision du contrat responsable relevant du bilan de la précédente équipe, le gouvernement actuel semble considérer que cela ne le concerne pas. Bien à tort

Qu’en sera-t-il du RAC zéro pour le dentaire et l’audioprothèse ?

Nous sommes favorables à une aide à l’équipement d’audioprothèses. Dans cette réforme, nous craignons que le 100 % santé n’entraîne une multiplication des soins type « couronne » au détriment de soins plus conservateurs et moins délabrants. Un vrai plan de prévention aurait été bienvenu mais il est remplacé, selon nous, par des effets d’annonce. Les devis dans le cadre du RAC zéro en dentaire seront aussi très complexes à réaliser et le patient risque de ne pas y voir bien clair. Cela peut conduire les dentistes à s’approvisionner en prothèses dans des pays où il n’y aura pas de traçabilité et où la qualité est inférieure.

Quelle est votre vision du PLFSS 2019 ?

Le gouvernement se repose sur le fait que la dette baisse et il pense déjà avoir résolu les gros problèmes financiers. Certes, la dette diminue mais il ne faut pas oublier les quelque 140 Md€ de la Cades dont l’apurement est prévu au mieux en 2024.

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