L'assureur vert solde l'exercice 2011 en perte de 1,8 Md€, mais affiche une marge de solvabilité de 107%. Heureusement que Gan Eurocourtage et la CDC étaient là...
C'est en matière de "désensibilisation du bilan" (cession des actifs les plus risqués) que Groupama affiche le plus d'ambitions pour les mois, voire les années à venir. Pour le reste, l'assureur fait profil bas. La nouvelle équipe dirigeante, emmenée par Thierry Martel et Christian Collin, a déjà dû faire passer aux salariés un plan d'économie de 400 M€ sur trois ans. Elle est même parvenue à faire admettre au régulateur que la marge de solvabilité (107 % acquis in extremis par des cessions massives d'actions, au plus bas du cycle, et d'une large part du parc immobilier) valait bien l'intervention de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Toutefois, seule une petite partie du chemin de croix de "désensibilisation" a été parcourue. Avec désormais moins d'international : la Pologne est vendue et le Royaume-Uni en passe de l'être. Moins d'actions, elles ne comptent déjà plus que pour 13 % des actifs et l'assureur ambitionne de ramener leur part à 4 ou 5 %. Moins de finance : la cession de Groupama Private Equity est engagée. Moins de pierre à travers la vente de Silic, déjà réalisée, et celle du parc immobilier, encore à venir. Moins de filiales, avec la mise sur le marché de Gan Eurocourtage...
Grâce à ces mesures, Groupama a passé de justesse le couperet du 31 décembre. Mais beaucoup reste à faire. Thierry Martel, directeur général, se prévaut toutefois d'un « bon développement en dommages » (+ 4,3 % à 9 Md€) et d'un « bilan technique favorable », avec un ratio combiné de seulement 97,4 %. Mais pour afficher un tel ratio, Groupama profite de celui de Gan Eurocourtage, à 93 %, sans lequel les 100 % auraient été franchis. Même remarque pour la marge réglementaire du groupe qui passe le minimum requis grâce aux 300 M€ d'actions de préférence apportés par la CDC à la filiale dédiée aux entreprises... Deux effets favorables qui disparaîtront aussitôt Gan Eurocourtage cédé.
Adieu notation et cotation
Même usage unique pour les boni de liquidation et les provisions constituées au moment où les affaires tournaient rond et qui, en toute logique, ont dû servir à boucler 2011. Les coupes drastiques vont donc se poursuivre. Sponsoring et communication vont y avoir droit. Les fournisseurs, les consultants et les prestataires aussi. Parmi eux, les agences de notation qui suivent Groupama à sa propre demande, n'y couperont pas. Leur contrat avec l'assureur devrait bientôt s'arrêter ; en même temps que le projet de cotation du groupe est enterré.