L'oeil du gérant

Que nous réserve 2017 ?

Publié le 29 décembre 2016 à 8h00

Thierry Bordier

2017 pourrait offrir un contexte de croissance mondiale plus stable mais contraint à la hausse, notamment aux États-Unis et en Europe.

Thierry Bordier
directeur général délégué de CamGestion

Avant d’évoquer le contexte économique et financier pour 2017, il est utile de revenir en quelques mots sur une année 2016 chargée en événements générateurs de volatilité. L’actualité politique a été riche : l’issue du référendum britannique et celle des élections présidentielles américaines ont surpris. Les banquiers centraux américains et européens ont contribué à cette instabilité, notamment la Fed, qui a fait preuve de nombreuses hésitations (de prudence en fait) dans la conduite de sa politique de restriction monétaire. Enfin, 2016 a été marquée par la fin de certains mouvements violents sur les matières premières et les changes.

À nouveau, 2017 se déroulera au rythme d’échéances électorales importantes, en France et en Allemagne. Mais l’année à venir offrira aussi une meilleure visibilité tant sur le programme de Donald Trump que sur la mise en œuvre du Brexit.

Croissance stable aux USA

D’un point de vue économique, 2017 devrait offrir un contexte de croissance mondiale plus stable (+ 3,4 % selon le FMI) mais contraint à la hausse, notamment aux États-Unis et en Europe. La croissance du PIB devrait se maintenir en dessous de son niveau de croissance potentiel. Une situation qui ne favorise pas l’investissement des entreprises et qui fait reposer la croissance sur les ménages. Celle-ci pourrait être soutenue aux États-Unis par le lancement d’un programme d’infrastructures, comme c’est déjà le cas dans certains pays développés (Canada, Japon et Corée du Sud). La présence de capacités excédentaires (« output gap ») devrait également contraindre l’inflation de part et d’autre de l’Atlantique. La faiblesse des anticipations d’inflation du prix des matières premières et une main-d’œuvre toujours abondante y contribueront également. Ce dernier élément et la baisse des gains de productivité dans l’OCDE depuis dix ans pèsent sur les hausses de salaires.

Les banquiers centraux devraient continuer à être omniprésents (voir le taux de détention de dette privée par la BCE ou d’ETF actions par la Banque du Japon), prudents (voir le comportement de la Fed sur les taux directeurs) et, désormais, très attentifs à l’impact négatif de leur politique accommodante (voir les mesures de la BoJ visant à « repentifier » sa courbe des taux). Dans ce contexte, les mouvements sur les taux longs devraient être légèrement haussiers et maîtrisés. En Europe et au Japon, cela semble plus évident au regard de l’action des banques centrales et de la faiblesse de l’inflation. Aux États-Unis, le taux neutre a baissé et se situe désormais à 2,75 %. Le comportement des actions dépendra beaucoup du retour à la croissance bénéficiaire des sociétés. Celle-ci est attendue à 12,7 % sur leS&P500 et à 13,3 % sur l’Euro Stoxx. Le contexte devrait favoriser la sélectivité, les sociétés capables de générer de la croissance grâce à leur positionnement sur des secteurs porteurs et les stratégies prudentes, notamment au travers des obligations convertibles.

Dépêches

Chargement en cours...

Dans la même rubrique

Nicolas Sinz élu président de l’Union des assisteurs

Le 7 février 2025, Nicolas Sinz, directeur général d'Europ assistance France, a succédé à...

«Marsh France est en croissance de 10 % sur 2024»

Fabrice Domange, à la tête de Marsh France depuis 2016, revient sur une décennie de transformations...

Panorama 2025 des capacités grands risques

À l'occasion des 32 Rencontres de l'Amrae, qui se tiennent à Deauville du 5 au 7 février, retrouvez...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…