Dix mois après la mise en application du 100 % santé, Henner, courtier spécialiste de l’assurance santé collective, tire les premières leçons de cette réforme, qui vise à faciliter l’accès aux soins de tous, sans reste à charge. Dix mois qui ont été tout d’abord marqués par une crise sanitaire et économique inédite, provoquant notamment une baisse de 89 % des prestations en dentaire et de 92 % en optique lors du premier confinement.
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Henner constate en premier lieu que le dispositif a été largement utilisé en dentaire : ainsi en 2020, 55 % des couronnes dentaires ont été réalisées dans des paniers à tarifs encadrés, dont 37,5 % dans le panier 100 % santé. Le 100 % santé a notamment permis de développer la facturation de couronnes provisoires.
Le courtier observe également que le recours au dispositif diffère selon les régions : celles ayant le plus recours au panier 100 % santé sont les Pays de la Loire (53 %), la Bretagne (51 %) et la Bourgogne (50 %). à l’inverse, celles ayant le plus recours au panier libre sont l’île-de-France (63 %), l’Auvergne-Rhône-Alpes (44 %) et la région Paca (42 %). Des écarts qui reflètent les différences de coûts de santé d’une région à l’autre.
L’étude met également en lumière les différences de recours en fonction de l’âge. Les personnes les plus âgées ont davantage sollicité le panier sans reste à charge. Ainsi, 25 % des personnes qui y ont eu recours sont âgées de 55 à 64 ans et 42,5 % de leurs couronnes sont réalisées dans le panier 100 % santé. En revanche, le 100 % santé en optique est un échec, constate Henner. Les Français ont très peu choisi ce panier, tant pour les verres, quelle que soit la correction – verres simples (1,33 %), complexes (1,37 %), très complexes (1,29 %) – que pour les montures (seulement 1,45 % en 100 % santé).