Interview de la semaine

« Nous voulons être un laboratoire de bonnes pratiques de la prévention »

Publié le 14 décembre 2017 à 8h00

Anne-Bénédicte Hoche

Bruno Caron, directeur général de MFP services

Anne-Bénédicte Hoche
journaliste

MFP services a procédé à une profonde réorganisation et à un recentrage de son activité. Son directeur général, Bruno Caron, fait le point sur le nouveau positionnement et les objectifs de cette union de mutuelles de la fonction publique.

Quel est le positionnement de MFP services ?

Nous avons douze mutuelles de fonctionnaires au tour de table. Jusqu’à cette année, nous gérions aussi le régime complémentaire, mais désormais MFP services ne gère plus que le régime obligatoire. Sur la gestion des prestations, nous avons basculé en 2015 d’un outil privé vers les outils de la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). Nous avons un chiffre d’affaires attendu à 47 M€ pour 2017, et 500 salariés au 1er octobre.

Désormais, nous avons un rôle exclusivement axé sur le service public et l’intérêt général, c’est un moyen de ne pas mélanger les genres, d’éviter tout conflit d’intérêt. Nous gérons un régime spécial au sein d’un régime général, avec une mission de service public. C’est pourquoi, outre la gestion des prestations, nous nous tournons de plus en plus vers des actions de prévention.

Quelles sont les particularités sur le marché des mutuelles de la fonction publique ?

Dans la fonction publique d’Etat, nous sommes hors du périmètre des contrats collectifs et toujours sur des contrats individuels. Il y a toute une dimension de suivi de la santé des fonctionnaires à créer et à consolider pour l’avenir. Nous voulons être un laboratoire de bonnes pratiques de la prévention, et devenir l’acteur de référence sur l’assurance santé dans le service public.

En quoi consistent vos actions en matière de prévention ?

Il s’agit de passer d’une assurance maladie à une assurance santé. Aujourd’hui, nous amplifions l’accompagnement des actions de la CNAM, en relayant les actions de prévention du risque (vaccination, détection de cancer…). Mais nous voulons aller plus loin. Nous menons par exemple des actions de dépistage du diabète de façon expérimentale dans certains départements afin d’examiner le retour sur investissement et ainsi savoir si les actions sont pertinentes ou non. Nous souhaitons aller au-delà des actions de la CNAM, et voir si nous avons des particularités qui nous amèneraient à faire des propositions plus affinitaires. Dans le cadre d’une enquête santé dans la fonction publique, nous avons par exemple constaté une consommation d’anxiolytiques supérieure à la moyenne nationale, ainsi qu’un recours plus fréquent à la polymédication. Sur cette base, nous voyons quelles actions peuvent être menées.

L’ensemble de nos mutuelles membres sont volontaristes sur les actions de prévention. Les mutuelles de la fonction publique sont aussi le relais des employeurs publics, elles ont la possibilité de développer des actions précises, par exemple des campagnes de vaccination sur site. On propose l’organisation, le personnel, et les mutuelles gèrent les consommables. C’est le genre d’attelage que l’on peut mettre en place.

Avec quels objectifs ?

Il est important d’améliorer la gestion du risque pour progresser sur nos indicateurs de santé, mais de manière scientifique. Il ne s’agit pas de faire de simples effets de communication éphémères. MFP services est bien implantée dans la fonction publique d’Etat, nous avons les moyens de travailler à court, moyen et long terme. Par exemple, sur le vaccin grippal, nous voyons l’effet des campagnes, nous avons une base sur laquelle nous travaillons sur le long terme. Nous collaborons avec l’Inserm et bénéficions de l’appui d’un conseil scientifique composé de professionnels de santé pluridisciplinaires. Pour chaque action que nous mettons en œuvre, nous discutons avec la CNAM, dont nous faisons partie intégrante, au service de l’intérêt général.

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