Catherine Touvrey, directrice générale d’Harmonie mutuelle
chef de rubrique
Au sortir d’un exercice 2017 qui marque la création de Vyv, les chantiers ne manquent pas pour Harmonie mutuelle. Entre la structuration du groupe et le développement de l’activité prévoyance, Catherine Touvrey, sa directrice générale, fait le point sur les travaux de la mutuelle. (Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le numéro 234, avril 2018, de La Tribune de l'assurance).
Presque deux ans après votre prise de fonction aux côtés de Stéphane Junique, pourquoi avoir recomposé votre comité de direction générale ?
Cette recomposition s’inscrit dans la continuité de la dernière année pour accompagner la création du groupe Vyv et suivre certaines évolutions dans notre plan stratégique. Il n’était pas question de renouveler tout le comité de direction générale mais de le faire évoluer avec des talents de l’entreprise. Nous avons ainsi recomposé les périmètres et les associations d’activités pour accompagner notre plan de développement avec des ajustements autour de la relation client, de la notoriété de la marque, de la présence dans les territoires et sur l’activation de partenariats.
Nous avons également choisi de nouveaux termes pour désigner nos directions et représenter nos axes stratégiques [« développement et accompagnement », « opérations et transformation », « engagement et coopérations », « performance et assurance » et « société et solidarité », NDLR] avec une volonté pour Stéphane Junique, le président de la mutuelle, et moi-même, d’incarner le lien entre opérationnel et politique au sein d’un seul projet.
Nous faisons le pari que la forme mutualiste – si elle réussit son adaptation – peut être moderne et qu’elle est un modèle d’avenir. Pour ce faire, nous souhaitons dynamiser la représentation des adhérents avec de nouvelles actions de proximité ou de nouvelles formes d’engagement.
Quels sont vos objectifs en assurance emprunteur ?
Nous avons passé en janvier 2018 le cap des 50 000 assurés en assurance emprunteur. Nous avions déjà lancé cette activité il y a quatre/cinq ans via le courtage en crédit. Pour compléter notre dispositif, nous avons lancé il y a quelques mois la partie individuelle via notre réseau direct. Dans ce but, nous nous appuyons sur UTwin qui nous sert de support opérationnel, mais nous portons le risque de cette offre qui reçoit un très bon accueil.
Je ne suis pas certaine que la récente décision du Conseil constitutionnel entraîne une sortie massive des contrats groupe proposés par les banquiers, mais cela devrait entraîner une baisse des prix, ce qui était un des objectifs de la rétroactivité de la résiliation annuelle de l'assurance emprunteur.
Pouvez-vous faire le point sur vos activités avec le réseau de soins Kalivia ? Y a-t-il de nouvelles offres de services en préparation ?
Sur Kalivia, l’optique est aujourd’hui très établie et nous sommes satisfaits des économies que nous permettons de faire à ceux que nous assurons, particuliers et entreprises. Le taux de recours à ce réseau par nos adhérents est aujourd’hui de 70 %, en progression de 4 %, pour des économies qui atteignent par exemple 40 % sur le prix des verres.
Du fait d’un marché déjà plus installé sur le dentaire, le taux de recours est plus bas, bien qu’il soit en progression continue, et les chirurgiens-dentistes partenaires sont aujourd’hui plus de 2 700.
Sur l’audioprothèse, la question du reste à charge, en discussion en ce moment par le gouvernement, va être déterminante.
Nous allons lancer le réseau ostéopathes prochainement, avec l’idée que le conventionnement ne doit pas concerner uniquement des prestations classiques. Les adhérents ont aujourd’hui des besoins (couverts ou non) plus spécifiques, notamment sur des sujets paramédicaux ou hospitaliers en termes de conseils, d’orientation ou d’épisodes de soins, et l’on s’oriente davantage vers la prise en charge et l’accompagnement de l’individu plutôt que sur l’acte technique unitaire. Par conséquent, le réseau Kalivia est aujourd’hui un sujet stratégique fort pour l’ensemble du groupe Vyv.
Où en est votre partenariat e-santé avec Orange ?
Notre fonds d’innovation lancé avec Orange nous permet de travailler sur un certain nombre de sujets depuis la sortie d’une offre de téléassistance. Nous avons créé au niveau du groupe Vyv une direction dédiée dotée de moyens conséquents pour que nos équipes poursuivent leurs travaux sur un certain nombre de dimensions avec des axes de recherches différents de nos métiers traditionnels.
Il y a aujourd’hui de nouvelles choses à construire, notamment par des partenariats externes, que ce soit avec des industriels ou autres. Nous sentons bien que les écosystèmes que nous connaissons vont évoluer et nous sommes au croisement des chemins avec d’autres secteurs d’activités et d’autres types de professionnels qui vont inspirer nos futurs modèles.