Interview de la semaine

« Nous avons les armes pour tenir notre place sur le marché nouveau de la retraite »

Publié le 28 février 2019 à 8h00

Marie-Caroline Carrère

Philippe Perret, directeur général de Société générale assurances

Marie-Caroline Carrère
journaliste

Au lendemain de la publication des résultats 2018, le DG de Société générale assurances revient sur son bilan mais aussi sur les sujets de place tels la loi Pacte ou la revoyure de Solvabilité II (retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le n° 244 de La Tribune de l'assurance).

Quel est votre bilan 2018 ?

2018 est une bonne année pour Société générale assurances. En assurance vie épargne, nous avons enregistré 11,7 Md€ de primes, soit une hausse de 15 % par rapport à 2017. En protection, nous sommes à 1,65 Md€ de primes avec une croissance de 9 %. Antarius, consolidé sur tout l’exercice, a évidemment contribué à l’accélération de l’activité.

Quelle est votre politique tarifaire pour 2019 ?

Nos évolutions tarifaires sont proches de celles du marché avec des hausses modérées des tarifs. Nous ne souhaitons pas gagner des parts de marché en cassant les prix et en enregistrant des pertes techniques. Le plus important est de bien indemniser les sinistres. C’est un enjeu de long terme pour l’ensemble de la profession : être au rendez-vous quand les clients ont besoin de leur assureur et cela n’est possible que si le prix est en ligne avec le risque.

Quelle a été la rémunération de vos fonds euros pour 2018 ?

Nous avons souhaité envoyer un message de stabilité, de sérénité et de sécurité dans un environnement de marché volatil. Alors que les taux d’intérêt sont restés très bas, nous avons servi à nos assurés un taux de rendement moyen de 1,78 %, en très légère hausse par rapport à 2017. Par ailleurs, pour préserver l’avenir, nous avons doté de 0,50 % nos réserves financières via la provision pour participation aux bénéfices.

Quelle est votre position vis-à-vis de la loi Pacte ?

Nous sommes très attentifs aux évolutions législatives et à l’ensemble des textes d’application qui seront promulgués. C’est un sujet important puisqu’il touche à la retraite de nos clients. Aujourd’hui, nous avons une position assez forte sur le marché de la retraite collective, avec des encours de l’ordre de 6 Md€. Nous sommes l’un des bancassureurs les plus présents sur ces contrats collectifs. Nous sommes également présents sur la retraite individuelle avec les Perp et les produits Madelin. La loi Pacte va refondre ce dispositif donc évidemment nous retravaillons notre offre et serons prêts d’ici la fin de l’année 2019. Nous avons les armes pour tenir notre place sur ce marché nouveau de la retraite : nous avons les réseaux de distribution et la capacité de créer les bons produits. Nous sommes relativement sereins, même si nous restons vigilants notamment sur la question de la transférabilité qui peut générer de la complexité.

Et concernant la revoyure de Solvabilité II ?

Je suis favorable à toutes les demandes faites par la profession qui permettraient d’étendre un peu plus les horizons de modélisation de Solvabilité II. L’horizon à un an est le problème natif du régime. A ce stade, les demandes portent plutôt sur certaines catégories d’actifs (les actions, les infrastructures) défavorisées par le modèle tel qu’il est construit aujourd’hui.

Je suis favorable à ce que l’on essaie de modifier les paramètres pour permettre aux assureurs d’aller plus loin dans les investissements dans l’économie réelle. Je suis convaincu que c’est notre mission et que c’est l’intérêt des clients à long terme. Pour l’heure, je suis un peu déçu par les retours qui ont été faits et qui conditionnent trop les aménagements du régime. Soyons optimistes : il y aura d’autres occasions de revoir Solvabilité II plus en profondeur tout en conservant ses nombreux atouts.

L’assurance a-t-elle une bonne image ?

L’assurance a une assez bonne image, mais nous pouvons encore travailler à l’améliorer et la profession s’y attache. La prévention est bien sûr un axe d’amélioration. Le bon exercice du métier traditionnel de l’assureur l’est aussi : percevoir le juste prix du risque et régler le sinistre le moment venu. Il faut le faire bien et il faut le faire vite. Grâce aux outils digitaux, nous pouvons désormais prévenir le sinistre, on peut coacher l’assuré, lui donner des éléments pour mieux conduire, mieux protéger sa maison... On intervient en amont et aussi de plus en plus en aval, quand le sinistre arrive, avec la réparation en nature notamment. Ce sont, selon moi, les deux axes d’amélioration de l’exercice de notre métier et donc de l’image de la profession.

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