TGS (groupe Stelliant) et GM consultant annoncent leurs fiançailles pour donner naissance à un nouvel ensemble dédié à l’expertise technique multispécialiste et aux services à l’assurance.

Vous venez d’annoncer le rapprochement de Stelliant et de GM consultant, pourquoi ce mariage ?

Laurent Mayet : Nous avions la volonté d’apporter une offre globale. Nous nous sommes retrouvés dans une position de forte croissance avec un besoin d’être accompagnés dans cette stratégie de développement si nous voulions la poursuivre.

Il se trouve que Christophe Arrebolle m’a exposé sa stratégie. C’était exactement ce que nous voulions construire. Ce rapprochement est apparu comme une évidence. Il allait nous permettre de décupler nos forces. J’ai été assez agréablement surpris de me dire qu’on pouvait justement par ce rapprochement permettre à GM consultant de porter cette stratégie en la décuplant grâce à tous les moyens de Stelliant.

Christophe Arrebolle : Nous souhaitons accélérer le développement du risque d’entreprise et des spécialités. GM consultant comme TGS connaissent une croissance à deux chiffres sur un marché où il y a beaucoup de choses à apporter tant vis-à-vis des assureurs que des corporates. Nous avions besoin d’aller plus loin en termes de compétences, mais aussi de services... C’est dans ce cadre que je me suis entretenu avec Laurent Mayet, nos stratégies sont globalement proches.

Par ailleurs, il est rapidement apparu que les forces de GM consultant et de TGS sont complémentaires et qu’il y a un fort potentiel de synergies pour développer de nouveaux services. Pour créer une offre globale des services, il faut embarquer les compétences nécessaires. C’est ce que nous sommes en train de construire chez Stelliant.

Quelle est la valorisation de GM consultant ? Quand est prévue la signature ?

LM : Donner la valorisation ne serait pas représentatif de la valeur ajoutée que nous voyons dans ce rapprochement.

CA : En effet, le vrai sujet était que Laurent et tous les managers soient à bord et avec nous. Cela vaudra également pour d’autres opérations. Stelliant prend 80 % de GM consultant et Laurent Mayet et les managers restent à bord pour les 20 % restants.

Nous sommes en phase de consultation des instances représentatives du personnel des deux côtés. Nous sommes en projet. Notre ambition est de signer dans la première quinzaine de juillet. Nous cherchons à trouver une solution pour apporter au client cette complémentarité.

Stelliant est dans une dynamique de croissance, en particulier externe, n'allez-vous pas trop vite ?

CA : Le marché impose le rythme. Les attentes de marché sont en train de s’ouvrir, de s’accélérer. Les opportunités sont là, c’est donc maintenant que nous devons structurer nos réponses. Certes, nous faisons des intégrations mais il y a aussi les autres métiers historiques qui sont soit en croissance interne soit en forte transformation. Notre ambition est de créer une fédération de métiers et de compétences au service d’offres globales.

GM consultant n’était pas à vendre, quel est l’intérêt d’intégrer une structure aussi importante ? Ne courez-vous pas le risque de perdre l’essence de la société ?

LM : Nous sommes dans la démarche de répondre à cette fameuse offre globale que le marché attend, nous allons apporter la logique risque d’entreprise et conseil. Nous avons identifié très rapidement Stelliant comme le meilleur partenaire pour accompagner notre stratégie de développement.

En cyber, nous sommes devenus le leader pour les compagnies d’assurance, de l’assistance et de l’accompagnement après sinistre, mais à notre niveau, il devenait compliqué d’étendre cette offre de services que ce soit en France sur tous les secteurs mais aussi à l’international. Cela nous demandait une énergie folle qui obérait notre capacité à nous développer sur d’autres secteurs porteurs comme l’auto et les véhicules autonomes par exemple.

Que va apporter GM consultant à Stelliant ?

CA : Si on se focalise sur le risque d’entreprise, ce nouveau pôle GM consultant et TGS va faire 50 M€ mais notre objectif de 60 M€ de chiffre d’affaires sera rapidement atteint. TGS est reconnu pour son aspect technique, sa compétence assurantielle, ses certifications et son expertise sur des dossiers techniques et d’enjeux. De l’autre côté, GM consultant a démontré sa capacité à adresser les niches et à être près des clients et de leurs attentes. Cette composante service est très forte, nous sommes le spécialiste du mouton à cinq pattes. Sur la partie expertise, nous allons établir ce positionnement d’experts techniques multispécialiste que TGS et GM consultant construisaient chacun de leur côté. GM consultant apporte clairement la partie conseil avec sa filiale Inquest et ses laboratoires et devrait devenir l’incubateur de tous les développements de service aux entreprises. Tout n’est que synergies de développement soit au sein des risques d’entreprise et des spécialités, soit entre le risque d’entreprise et les autres métiers.

LM : C’est une question de couverture de compétences techniques très complémentaire. Nous aurons trois plates-formes transverses : Inquest sur toute la partie services, les laboratoires associés et toute la partie recherche de causes qui sera également un sujet transverse.

Nous avons tout le savoir-faire pour chiffrer, analyser, accompagner sur l'incendie. Nous aurons en plus de la spécialité et des métiers. Nous serons capables d’accompagner les assurés sur le bâtiment, sur les risques spéciaux, sur les solutions de secours, remplacement de salle, de matériel… Le projet est plus global que le rapprochement entre TGS et GMC. Nous avons l’intention d’aller beaucoup plus loin.

Quelles sont vos ambitions sur le marché de l’expertise ?

CA : L’objectif n’est pas de bousculer le marché, ni de savoir ce que fait le voisin. Nous souhaitons nous développer pour répondre encore plus aux besoins des clients mais aussi être en capacité d’aller vers de nouveaux métiers demain. Je reste persuadé que beaucoup de terrains restent à explorer, notre but est d’augmenter la part du gâteau et de créer de nouvelles parts de marché. Nous allons apporter un service qui n’existait pas sur le marché. Nous ne sommes pas dans une logique de prix, de position, mais dans une logique de valeur ajoutée.

LM : Avec ce rapprochement, nous voulons apporter les services dont le client a besoin. L’idée n’est pas de s’attaquer aux marchés des concurrents. Ce n’est pas une logique d’acquisition de parts de marché mais plutôt une logique de cohérence d’offre globale pour adresser les services qu’attendent les assureurs pour servir leurs assurés. C’est ce que nous avons fait avec le cyber, la place était à prendre, puisque personne ne proposait ce service. Le groupe Stelliant se positionne comme le partenaire privilégié pour accompagner les assurés dans cette innovation.