INTERVIEW DE LA SEMAINE

« Notre objectif est de développer la prévoyance chez nos courtiers »

Publié le 22 septembre 2016 à 8h00    Mis à jour le 18 octobre 2016 à 8h45

Manuelle Tilly

Joël Farré, directeur général MetLife France

Manuelle Tilly
Journaliste

Le point sur l’activité assurance emprunteur et prévoyance de Metlife en France, alors que la représentation nationale vient d'adopter la résiliation annuelle de l'assurance emprunteur tout au long de la vie du contrat.

Pouvez-vous nous présenter l’activité de Metlife en France ?

Nous sommes un acteur de niche, présent sur un marché mature très concurrentiel. Nous sommes l’une des rares compagnies d’assurance vie à ne pas pratiquer l’épargne et à être positionnée uniquement sur la protection des personnes. En effet, nous réalisons deux tiers de notre chiffre d’affaires en assurance emprunteur, et un tiers en prévoyance (incapacité, décès et invalidité). La distribution de nos produits repose sur deux piliers. Nos produits dits « complexes », soit deux tiers de notre production, sont distribués par un réseau de 4 000 intermédiaires actifs (courtiers en crédit immobilier, courtiers d’assurance et CGPI), avec un maillage très fin sur tout le territoire. Quant à notre gamme de produits « standards », qui représente un tiers de notre activité, elle est souscrite en direct en marque blanche à travers des partenariats, principalement avec des organismes de crédit à la consommation. Une cinquantaine de commerciaux sont présents sur le terrain pour animer notre réseau. Nous visons à atteindre 5 000 intermédiaires actifs à l’horizon 2017 avec la volonté de développer encore davantage les risques complexes, à la fois en assurance emprunteur et en prévoyance.

Combien pèse aujourd’hui la prévoyance dans votre activité courtage ?

La prévoyance représente aujourd’hui 4 % de nos contrats, et 15 % de notre production nouvelle en volume de primes. La prime moyenne en prévoyance est de 2000 €/ an et c’est pour nous un relais de croissance important. Notre objectif est que la prévoyance pèse à terme un tiers de l’activité rapportée par notre réseau de courtiers. Les chefs d’entreprise sont aujourd’hui mal couverts. Nous visons avant tout les artisans, PME et TPE qui ont besoin d’être accompagnés pour évaluer leurs besoins. Les CGPI ont là un rôle important à jouer. Une refonte de notre offre, avec un produit plus packagé, vient d’être opérée et permet à l’assuré de mieux sélectionner les options et garanties correspondant à ses besoins. Nous avons la volonté de nous positionner sur les risques lourds, avec des indemnités journalières élevées.

Vos produits d’assurance emprunteur ont-ils connu un bon développement depuis la loi Hamon ?

Nous avons bénéficié de l’effet de la loi Hamon et du contexte de taux d’intérêt bas qui rend plus visible le poids de l’assurance attachée à un crédit immobilier. Les emprunteurs cherchent donc à l’optimiser notamment à l’occasion des nombreuses renégociations de crédits immobiliers. En 2015, le nombre d’affaires nouvelles a progressé de 50 %, ce qui a d’ailleurs engendré un engorgement dans la gestion des dossiers. En valeur, la progression a atteint 25 % car le marché est principalement tiré par les primo-accédants avec des primes plus modestes. Le marché est devenu plus concurrentiel, les compagnies d’assurance généralistes et les grossistes se positionnent également sur l’assurance emprunteur qui devient un produit de masse. Les clients veulent aller vite et cherchent avant tout le meilleur tarif. Les prix sont donc tirés vers le bas. La prime moyenne est de 200 €/an pour des primo-accédants. D’où la nécessité d’être présent sur la souscription directe. D’autant que des acteurs bancaires comme Boursorama ou ING proposent des crédits immobiliers avec des produits d’assurance associés 100 % en ligne. Ces affaires ne sont pas complexes au plan médical mais peuvent prendre beaucoup de temps au niveau administratif.

Comment vous différenciez-vous sur ce marché ?

En nous positionnant sur les risques hors normes. Nous avons simplifié notre questionnaire médical. Nous proposons jusqu’à 1 M€ de garantie pour les moins de 46 ans sans visite médicale. Nous avons simplifié les formalités administratives et développé un extranet plus interactif et ergonomique permettant aux courtiers d’obtenir une première estimation rapide du coût de l’assurance. Nous travaillons notamment sur le développement de services personnalisés et plus interactifs en particulier à destination de notre cœur de cible : les TNS et chefs d’entreprise.

Quelles sont les spécificités de vos produits d’assurance emprunteur dits « complexes » ?

Nos produits d’assurance emprunteur peuvent aussi venir en complément des contrats proposés par les groupes bancaires, sur les risques les plus pointus. Nous couvrons notamment les personnes âgées, jusqu’à 90 ans, ainsi que celles ayant connu des problèmes de santé aggravés, pratiquant des activités professionnelles à risque, ou encore ayant besoin de financement important. Nous sommes en mesure de proposer des couvertures à hauteur de 50 M€.

 

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