L’ANALYSE DU MOIS DE S&P GLOBAL RATINGS

Non vie au Maroc : comment soutenir la croissance

Publié le 12 décembre 2017 à 8h00

Marc-Philippe Juilliard

Marc-Philippe Juilliard
directeur pour le secteur assurance

De plus, les initiatives gouvernementales majeures visant à étendre les couvertures d’assurance devraient soutenir la croissance des primes dans les années à venir. Ceci concerne en particulier la prise en charge des risques liés aux catastrophes naturelles ainsi qu’à l’assurance des constructions (« tous risques chantiers » et « responsabilité décennale »). À ce jour, les assureurs marocains bénéficient d’un niveau de sinistralité relativement stable et leur exposition aux catastrophes naturelles demeure limitée. Le gouvernement a lancé une initiative concernant la couverture de ces risques dont la mise en application est prévue en 2018. Le plan prévoit l’introduction d’une garantie obligatoire pour les risques de nature catastrophique, mais aussi pour les risques terroristes dans les contrats habitations et automobiles. Le plafond global d’indemnisation pour les catastrophes naturelles pourrait atteindre 2 milliards de dinars marocains par événement (4 milliards par année) et 300 millions de dinars pour les risques terroristes (limité à 600 millions par année). D’une manière plus générale, l’inflation du coût des sinistres reste selon nous modérée, notamment grâce à l’existence de tableaux prescriptifs en matière d’indemnisation des dommages corporels.

Nous restons cependant vigilants à la calibration des paramètres qui, s’ils évoluaient significativement, pourraient entraîner de plus grandes disparités dans les montants de règlement à l’avenir. La réforme financière de 2014 démontre la volonté des autorités marocaines d’accroître leurs capacités de supervision macroprudentielle dans l’ensemble du secteur financier et de coordonner les trois principales composantes du secteur financier sous un seul et même organisme : le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS). En parallèle, depuis 2016, le nouvel organisme de supervision du secteur de l’assurance est l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance (ACAPS). Nous remarquons les efforts réalisés par l’ACAPS visant à introduire les normes de comptabilité internationale IFRS ainsi qu’un ratio de solvabilité basé sur une gestion globale des risques. Pour le calcul de cette marge de solvabilité, les sociétés d’assurance devront prendre en compte l’ensemble des risques auxquels elles sont exposées de manière prospective. Au terme du processus, le seuil minimum du ratio de solvabilité fondé sur les risques devrait être fixé en janvier 2019.

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