L'analyse de S&P

Mutuelles françaises : ce qui soutient la consolidation du secteur

Publié le 2 février 2016 à 8h00    Mis à jour le 27 septembre 2016 à 14h23

Charlotte Chausserie-Laprée

Le secteur français de l’assurance santé est bousculé par plusieurs évolutions et nous nous attendons à une plus grande vague de consolidation, en particulier sur le segment des mutuelles.

Charlotte Chausserie-Laprée
analyste junior pour le secteur assurance chez Standard & Poor’s Ratings Services

Après une réduction progressive du nombre de mutuelles au cours des dix dernières années – passant de 1 158 en 2006 à 550 en 2014 –, nous avons récemment observé nombre de fusions au sein des mutuelles ainsi que des rapprochements avec des assureurs non mutualistes. Une consolidation poussée par une pression réglementaire et une concurrence accrue, et accélérée en 2014 et 2015 à l’approche de l’entrée en vigueur de Solvabilité II.

L’alignement des différents codes régissant le secteur de l’assurance, combiné avec l’émergence de nouvelles structures permettant le rassemblement juridique et prudentiel des mutuelles, institutions de prévoyance et compagnies d’assurance, est l’un des moteurs de ces fusions et partenariats. Cela a donné naissance à des géants de l’assurance santé comme par exemple le rapprochement entre ViaSanté (mutuelle d’assurance santé individuelle) et AG2R-La Mondiale (activité d’épargne-retraite et santé collective), un groupe prudentiel récemment formé au sens de Solvabilité II. Néanmoins, le marché reste très fragmenté. Ainsi, en termes de primes, le top 20 des mutuelles représente 50 % du marché. En comparaison, les vingt premières institutions de prévoyance s’arrogent 98 % des primes. La préparation à Solvabilité II a clairement accéléré la tendance. Les acteurs de plus petite taille purement mutualistes sont contraints par un bénéfice de diversification limité. Pour autant, l’activité d’assurance santé fait face à des risques à développement court (short-tail business), ce qui impacte positivement les ratios de solvabilité. Néanmoins, le résultat de souscription est généralement faible et pèse sur les ratios de couvertures. Les acteurs de l’assurance santé compensent généralement ces résultats de souscription par le rendement de leurs investissements – équilibre qui s’avère moins évident aujourd’hui étant donné les faibles taux d’intérêts. Ce contexte incite donc fortement à une recherche de diversification des revenus.

Plusieurs rapprochements ont par ailleurs été la réponse à la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés dans le cadre de l’Accord national interprofessionnel (ANI) et nous pensons qu’une consolidation entre les différents segments de l’assurance santé va se poursuivre, accompagnée d’une concurrence accrue sur l’offre et sa tarification.

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