Digital

Maif à l’assaut de la néo-banque

Publié le 13 juin 2016 à 15h00

thierry gouby

A travers les lourds investissements engagés dans sa mutation digitale, la Maif fait le pari de la diversification et s’attaque à la banque en ligne. Avec « Nestor », une plate-forme d'agrégation de comptes bancaires, l’assureur mutualiste profite des récentes évolutions réglementaires.

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Avec les 200 M€ d'investissements prévus pour sa transformation digitale sur les trois ans de son plan stratégique 2015-2018, la Maif veut « se réinventer ». Et cette remise en cause, largement dictée par la montée en puissance d'entrants extérieurs au marché de l'assurance, passe notamment par la conquête de nouveaux territoires pour l'enseigne niortaise. « Afin de faire face aux acteurs externes qui viennent nous challenger sur l'assurance, nous devons être offensifs sur des métiers qui ne sont pas les nôtres », explique Pascal Demurger, directeur général de la mutuelle d'assurance.

Profitant de l'évolution réglementaire portée par la Directive européenne sur les services de paiement (DSP2) qui devrait entrer en vigueur en 2018, la Maif lancera en novembre prochain « Nestor », une application web et mobile permettant l'agrégation de l'ensemble de ses comptes bancaires (compte courant, compte PayPal, compte Nickel, assurance vie, livret(s) d'épargne, gestion patrimoniale, etc.). Grâce à ce service de néo-banque, « Maif propose une alternative au système bancaire traditionnel, explique Pascal Demurger. Notre marque est reconnue, de confiance, et devient un interlocuteur privilégié de la relation bancaire au quotidien, sans pour autant avoir à intégrer dans son offre un compte bancaire. »

Transactions bancaires

Conçue sous marque blanche par Linxo, Nestor a pour ambition de s’imposer au milieu de plusieurs modèles de néo-banques qui ont déjà fait leur apparition sur le marché. « L’idée est de faciliter la gestion de ses comptes sans être obligé de disposer de plusieurs interfaces bancaires. La Maif joue ici un rôle de tiers de confiance », explique de son côté Florent Villain, le SPO (Stategic Project Officer) de la mutuelle d’assurance. Et son directeur général de garantir : « Maif ne rentrera pas dans l’espace utilisateur et nous n’aurons pas accès à l’environnement bancaire des sociétaires qui utilisent Nestor ».

L’interface offrira également des services annexes (anticipation budgétaire, alertes et gestion de découvert) et se dotera à termes de fonctionnalités de transactions bancaires permettant virements et gestion de flux financiers entre plusieurs comptes.

L’application sera testée dès le 20 juin auprès de 500 sociétaires Maif, ainsi que par l’ensemble des salariés de l’enseigne mutualiste, avant son lancement auprès du grand public en fin d’année. L’interface, dont les fonctionnalités de base sont gratuites, bénéficiera également d’une version premium payante baptisée « Nestor + » facturée entre 25 et 30 €/an (laquelle apportera services de conseils budgétaires, opérations individualisées, souscriptions et même services de comparaison). Avec cet outil, la Maif ambitionne d'atteindre les 500 000 utilisateurs et de rentabiliser sa plate-forme d’ici quatre à cinq ans.

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