interview de la semaine

« L’innovation doit désormais se traduire en ROI »

Publié le 22 juin 2017 à 8h00

stéphane tufféry

Christophe Eberlé, président d'Optimind Winter -

stéphane tufféry
rédacteur en chef

A l'occasion du Congrès annuel des actuaires qui ouvrira ses portes vendredi 23 juin, rencontre avec Christophe Eberlé, président du cabinet d'actuariat conseil Optimind Winter.

Le Congrès des actuaires s'ouvre demain, quelle est l’actualité de la profession ?

Le triptyque du moment pour les assureurs se concentre autour des contraintes liées à l’environnement réglementaire, au modèle d’affaires ainsi qu’aux opportunités que constituent les nouvelles technologies. De fait, ce sont donc aussi les sujets de travail des actuaires.

Avec par exemple en matière réglementaire la nouvelle directive européenne sur la protection des données personnelles (RGPD), dans le domaine des TIC, le vaste champ de la data science et de sa mise en œuvre concrète, ainsi que les évolutions des modèles de distribution des produits d’assurance, et donc de leur conception propre.

Quel est votre rôle au sein de l’Institut des actuaires ?

J’en ai été le vice-président aux côtés de Thomas Béhar lors de la précédente mandature. Depuis 2016, l’Institut des actuaires est présidé par David Dubois qui réalise un travail formidable à la fois de consolidation des acquis et de développement.

Optimind Winter est le premier employeur d’actuaires dans le conseil, et le cinquième en France toutes activités confondues : la bonne santé et l’avenir de l’Institut et des actuaires ont forcément toute notre attention et bienveillance. Nous sommes donc très impliqués dans la vie de notre organisation professionnelle au sein de la plupart des groupes et commissions techniques, ou encore au niveau des instances dirigeantes, par exemple avec Gildas Robert, secrétaire général, ou encore Chloé Parfait, membre de la commission scientifique.

Quels sont les chiffres d’Optimind Winter et quelle part représente vos activités d’actuariat conseil ?

Nous avons réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 29 M€. J’ai initié depuis quelques années un élargissement de nos expertises au-delà d’une approche purement quantitative de la gestion des risques, notamment avec le fort développement du Risk Management, ainsi qu’un adressage plus large aux grandes entreprises et aux banques. L’actuariat conseil représente aujourd’hui 50 % de notre volume d’affaires. Notre cap 2020 est particulièrement ambitieux et vise à doubler notre activité sur cette période.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Tout d’abord, la consolidation et le développement de nos périmètres actuels sont essentiels. Les pistes de croissance sont nombreuses : elles vont de l’externalisation de fonctions et de processus clefs, de la gestion des données à l'expertise de gestion et ceci sans frontières sectorielles d’adressage.

Le point commun à toutes nos ambitions d’excellence et de développement est l’innovation. Pour y arriver, seul l’investissement peut le permettre. Ainsi, nos efforts sont sans équivalent en matière de recherche et développement, puisque nous lui maintenons depuis plusieurs années un budget de 5 % de notre CA, soit 1,5 M€ en 2016.

Les nouveaux leviers numériques, comportementaux comme technologiques, font l’objet de grands discours et de bonnes intentions. En la matière, parler et chercher c’est bien, nous préférons également faire. Par exemple, le 8 juin dernier, nous avons présenté au TDay-Insurance une démarche inédite d’application de la data science au service d’une meilleure maîtrise de l’absentéisme des grandes entreprises ; l’innovation doit désormais se traduire en ROI, et ce sujet particulier intéresse les entreprises comme les assureurs.

Enfin, depuis quelques mois maintenant, Frank Walter, managing director, nous a rejoint pour piloter à mes côtés l’entreprise et nous permettre de réaliser nos ambitions.

Et pour le secteur, quels sont les challenges à relever selon vous ?

Au-delà du triptyque déjà évoqué, le secteur de l’assurance n’est pas encore à mon sens dans une culture de l’optimisation des processus de fabrication et de distribution, au même titre que l’industrie. Ainsi, les nouvelles technologies, la robotisation notamment, sont sans nul doute à même d’automatiser certaines tâches aujourd’hui dévolues au personnel technique et de gestion des compagnies, actuaires pour certains, et ainsi autoriser les organismes d’assurance à atteindre trois objectifs simultanément : améliorer/maintenir leur rentabilité, respecter la réglementation et… innover.

Toujours pour être concret sur ces thèmes, nous proposons de les aborder avec nos partenaires lors de notre prochain Summer Meet Up DataSquare, notre marque dédiée en data science, les 4 et 5 juillet prochains (datasquare.fr).

 

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